Personnages du Pyla

CH 5

INDEX

Ch.6 Pyla-sur-Mer, ce n’est plus…
comme avant !

Premier tome : La ville sous les pins, origines et développement
Un livre de Raphaël Vialard (publication limitée – commande par souscription)
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Transports et Structuration du Pyla

CH 7

Ch.6 Pyla-sur-Mer, ce n’est plus…
comme avant !

Premier tome : La ville sous les pins, origines et développement
Un livre de Raphaël Vialard (publication limitée – commande par souscription)
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 DÉVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES 

 Pissens

Petit et Grand Pissens ont été choisis par Cassini, en 1744, pour implanter un signal géodésique servant à l’établissement de la carte de France par la méthode de triangulation : tracer les parallèles à la méridienne de Paris (à l’approximation près où les méridiennes seraient parallèles !).

En 1763, l’ingénieur Mesny constata qu’en une année la dune de Pissens a reculé de 30 mètres vers l’est ; le littoral suit le mouvement …

En 1845, la balise fixe de la dune de Pissens ayant été renversée, un projet est dressé par le service du balisage pour sa reconstruction Rapports et délibérations du Conseil général de la Gironde, 1845..

Le 15 juillet 1899, dans une de ces voitures des sables, conduite en tandem et dont les roues sont à larges jantes, nous dévorons d’une allure rapide, les quelques kilomètres qui nous séparent de Moulleau, puis prenant la plage, suivons très sensiblement une ligne parallèle à celle du tramway projeté par la Société Immobilière d’Arcachon, qui partira de la gare d’Arcachon et aboutira à la superbe dune blanche du Sabloney.

Figurez-vous une plage féerique … dont l’ensemble constitue une rade en arc de cercle, qui ne mesure pas moins de quatre kilomètres de long et qui terminée, à ses deux extrémités, par la pointe de Moulleau au nord, et au sud par celle du Sabloney.

Nous laissons sur notre gauche la maison forestière de Moulleau (Le Figuier), et à 150 mètres de là, traversant sur une largeur de 30 mètres, une bande qui relève de l’État, nous nous engageons dans la magnifique propriété qui appartient à la Société forestière de la Gironde Société Bernardbeig et Cie, Sté Forestière de la Gironde, 33 rue Lacour à Bordeaux ; siège transféré avenue du Château à Arcachon – 5 octobre 1894. Source : Archives commerciales de France du 24 octobre 1894..

Par un chemin praticable nous gravissons la dune de Pissens : la route tracée à l’anglaise, c’est-à-dire sinueuse, que nous suivons dans les pins, traverse des lots de bois, que nous coupent des sentiers droits et à plein-voyant. Tout autour de nous chante l’orchestre des cigales ; et par des éclaircies dans la verdure, nous jouissons en des échappées de vue, du panorama du Bassin, qui déroule à nos pieds sa nappe bleue.

Arrivés à la crête de la dune, un spectacle unique nous attend : c’est la vallée de Pissens, profonde, spacieuse, longue et amoureusement baignée de verdure.

On découvre la mer, disons-nous, car par-delà le Bassin d’Arcachon, on aperçoit l’Océan, qui moutonne derrière les dunes du Cap-Ferret ; on voit la montagne car la dune de Pissens n’a pas moins de soixante-douze mètres de haut ; on voit les brisants, et les passes du golfe de Gascogne La conche du Pilat et la Vallée de Pissens, Edmond Le Taillandier de Gabory, L’Avenir d’Arcachon du 16 juillet 1899..

En voiture ! pour la vallée de Pissens. Adieu, Conche du Pilat, avec ton adorable plage en pente douce, ton rivage semé de bruyères roses et de synanthères Dont les étamines sont soudées par des anthères. aux fleurs jaunes ; avec ton spacieux amphithéâtre boisé, où mieux qu’à Arcachon, mieux qu’à Moulleau, on peut tailler en grand, autour des villas qui s’y bâtiront, des propriétés de belle étendue, des jardins spacieux, de véritables parcs.

On songea très vite à utiliser, pour le tourisme, l’espace qui s’étendait du Moulleau jusqu’à la grande Dune du Pilat.

En 1900, le Conseil municipal testerin souligne l’avenir de ce secteur.

Parce que l’âpreté des vents du nord est tamisée d’embruns salins, en passant sur la nappe du Bassin, la côte sud, où se trouve Arcachon et le Pilat, est plus favorisée au point de vue climatérique Qui a rapport au climat., que la côte noroît ; et les vents chauds du sud, servent directement à la station les effluves forestières et térébenthinées. Il est donc certain que, toute la rive méridionale du golfe est appelée à se bâtir. L’histoire locale le démontre à tout moment L’Avenir d’Arcachon du 10 mars 1912..

C’est maintenant la Vallée de Pissens qu’il faut visiter. […] La Conche du Pilat et la Vallée de Pissens sont le progrès de l’avenir.

Il n’y a donc que la dune de Pissens, qui, par sa situation topographique, puisse permettre de réaliser la création de propriétés vraiment grandioses. Le panorama y offre un horizon d’une exceptionnelle étendue. On peut acquérir dans les bois, des parcs de plusieurs hectares. Soit sur la mer, soit sur la forêt, la vue est sans limites.

Cette dune de Pissens offre du côté du levant, abritée des vents du large, une vallée (dans le patois du pays : une lette) qui présente des conditions exceptionnelles de douceur climatérique et de salubrité forestière.

Aussi croyons-nous très sincèrement, qu’un grand avenir est réservé, à cette région forestière si privilégiée.

 Le chemin de Pissens

Le chemin de bourrage de Moulleau au sommet de la dune de Pissens, 72 mètres au-dessus du niveau de la mer, réalisé par M. Bernardbeig, est aujourd’hui terminé.

De la route du Moulleau au sommet de la dune de Pissens, il mesure 1170 mètres dans le Domaine de l’État jusqu’au garde-feu du fil télégraphique (aujourd’hui Sémaphore), et 1455 mètres dans le domaine de la Société Forestière de la Gironde du garde-feu du fil télégraphique jusqu’au sommet de la dune, d’où l’on découvre un superbe panorama sur l’Océan d’un côté et sur l’immensité de la forêt de l’autre.

Ce chemin de 4 mètres de large est pourvu de plusieurs garages assez larges et spacieux pour que les voitures puissent tourner librement.

Ce chemin assez résistant pour laisser passer les lourdes charges, est moelleux et élastique pour les voitures suspendues.

Toutefois sa composition d’aiguilles de pins et de mousses le rend délicat et susceptible à sa superficie ; c’est dire que les cavaliers sont priés de ne pas le suivre au galop ; non que le sous-sol ne soit très solide et peu défonçable, mais à cause de la délicatesse de surface que saccageraient les sabots des chevaux L’Avenir d’Arcachon du 18 août 1901..

Malgré les recommandations, il ne se passe pas une saison pour que le nouveau et utile chemin de bourrage, qui va à la dune de Pissens, soit en mauvais état.

Dans les Landes, on recharge deux fois par an les chemins de bourrage, avec une épaisse couche d’aiguilles de pins. Le rechargement d’hiver se fait au commencement de novembre, époque où commencent les lourds charrois de bois. Si on laisse les ornières se défoncer au point de rompre les faissonnats qui forment le lit du sous-sol, les sables ne tardent pas à envahir et ensevelir le chemin lui-même D’après « Chemin de Pissens », L’Avenir d’Arcachon du 1er décembre 1901..

 La lette de Pissens

Imaginez-vous une vallée qui ne mesure pas moins, du nord au sud, de deux kilomètres 600 mètres de long, sur 50 à 150 mètres de large, entre deux dunes, où poussent à l’envi, le pin maritime, des chênes tauzins et yeuses de toute beauté, ombrageant des touffes de genêts et des lits de fougères.

Ce vallonnement profond est abrité du côté de la mer par la haute dune de Pissens et de l’autre par une dune dont les noms varient suivant emplacements, Cabau, Ginestras, Montagnette, propriété Lesca, plus communément désignée dune du Centre.

On y voit des cabanes de résiniers, des charbonnières, un excellent puits ; car à dix mètres on trouve une eau pure et fraîche, que détient le sous-sol, alimenté comme dans toutes les Landes par la nappe des Pyrénées L’Avenir d’Arcachon du 16 juillet 1899..

L’établissement médical du Pilat

Dans la séance du 11 mars 1897, le Conseil municipal de La-Teste vote à l’unanimité le boulevard qui doit relier cette ville à l’établissement médical du Pilat projeté.

Ce sanatorium modèle, station sanitaire vernale et hivernale, sur une étendue de 101 hectares, rêvé depuis de nombreuses années par son principal fondateur M. Masgnaux, appuyé par plus de cent médecins, prend une forme plus tangible après la formation du Comité d’organisation qu’il s’est adjoint, avec, pour président, le Dr Deschamps, et M. de Pobog Dmochowski Boleslas de Pobog Dmochowski, boulevard de la Plage, villa Emilia, à Arcachon, figure sur l’annuaire, 1868, de l’Association des anciens élèves de l’École polonaise, promotion 1858. comme ingénieur.

Le résultat de plusieurs années d’études sérieuses, de travail ardu et d’énergie considérable des membres de ce comité, chacun dans sa partie, est la réalisation complète d’une œuvre grandiose et unique. Patronnée par plus de 1000 membres du corps médical français, elle semble vouloir être aidée, même de la nature, par le site choisi pour son établissement.

Tout le monde connaît le Pilat, plage incomparable à deux kilomètres de Moulleau, ce versant de la dune de Pissens, montant en pente douce pendant 800 mètres jusqu’à une altitude de 70 mètres ; là, un plateau d’où l’on jouit d’un coup d’œil magique : d’un côté, l’océan avec les passes du bassin d’Arcachon toujours mouvementées ; de l’autre, la vaste étendue de cette forêt de pins vallonnant ses vagues d’émeraude à perte de vue ; puis, soudainement, une vallée large de 300 mètres franchement ouverte au midi, et abritée de l’ouest et du nord par cette muraille aux flancs garnis de verdure et couronnée de pins.

C’est dans cette vallée, où la température est toujours égale, sans vents violents, toute ensoleillée, avec sa flore tropicale, que sera édifié le Sanatorium modèle, entouré de ses dépendances : ses jardins aux promenades hygiéniques, ses villas spécialement bâties pour les malades, son économat, sa laiterie, ses jardins de primeurs, son verger, ses vignobles, ses prairies avec puits artésien, son usine électrique ; tandis que sur la dune, dévalant sur la mer, étagées comme en un cirque, de coquettes villas émergeront de la forêt de pins qui recouvre le sol et, enfin, sur la plage, un hôtel de premier ordre, avec tout le luxe et le confort désirable, entouré de jardins pour recevoir les convalescents auxquels l’air vivifiant de la mer aura été recommandé après leur cure dans le sanatorium d’hiver.

L’établissement sera relié à La-Teste par le boulevard, que le Conseil de cette ville vient de voter, et qui, après avoir traversé le domaine de la Société, aboutira à l’hôtel d’été, puis communiquera avec Arcachon par Moulleau au moyen d’une route des plus pittoresques, construite sur le versant ouest de la dune de Pissens, en face de la mer.

Voici dans ses grandes lignes, le projet rêvé par son auteur M. Masgnaux, arrivé au point de réalisation. En attendant qu’il prenne corps et soit édifié sur l’emplacement choisi par la Société médicale, un peintre-décorateur de talent, M. Fortuné Louis Léonard Fortuné, né le 9 septembre 1855 au 8 rue Traversanne à Bordeaux, décédé le 8 mars 1928, 70 cours Héricart de Thury à Arcachon., vient de fixer sur la toile les lignes grandioses du futur établissement avec vue à vol d’oiseau de toute la forêt et du littoral, du Pilat jusqu’à Gujan-Mestras.

Nous croyons que cette toile, de proportions gigantesques, va être exposée à Arcachon, puis envoyée à Paris où elle sera placée sous les yeux des membres du Comité lors de la première assemblée générale ; enfin elle fera retour à Arcachon où, en attendant l’emplacement qui lui sera réservé dans le futur établissement, elle sera déposée chez le fondateur ou chez le Président.

Nous pouvons faire connaître la composition du Conseil d’administration de la Société qui est la suivante :

MM. Leyssenne, Inspecteur général honoraire de l’instruction publique, Président de l’Association des membres de l’Enseignement, Chevalier de la Légion d’honneur ;

  • Brun, ancien Préfet et ancien Trésorier général ;
  • Dechamp, Docteur en médecine, Chevalier de la Légion d’honneur, Président du Comité de direction de la Société civile d’études médicales ;
  • Hurstel, Colonel en retraite, Commandeur de la Légion d’honneur ;
  • Leouzon-Leduc, avocat, ancien député ;
  • Remy, Docteur en médecine, Professeur agrégé de la Faculté de médecine de Paris, Chevalier de la Légion d’honneur ;
  • Masgnaux, ancien Pharmacien (avenue de la Plage), Propriétaire.

Nous savons, en outre, de bonne source, que le Comité consultatif qui aura la haute direction médicale, est composé de professeurs attachés aux Facultés de médecine de Paris et de Bordeaux  Arcachon Saison du 25 mars 1897..

 L’Éden de la Côte d’Argent

La création, en 1905, d’un comité d’initiative pour la construction d’un « boulevard » d’Arcachon à Biarritz ne pouvait que faire travailler les esprits des hommes d’affaires et, après la réussite de Moulleau, susciter de nouvelles Sociétés Immobilières en vue de prolonger cette station vers le sud.

Derrière la dune de Pissens, se trouve l’Éden de la Côte d’Argent !

Nom de rêve pour un projet grandiose.

Des promoteurs jettent leur dévolu, en 1912, sur la lette de Pissens et lancent « l’Éden de la Côte d’Argent ».

Le terrain envisagé est distant d’Arcachon de 3 kilomètres 500, et de La-Teste de seulement 2 kilomètres 500. Par son côté sud-ouest, il vient aboutir tout proche du rond-point du Pilat et du restaurant Seguin qui sont à cent mètres environ de la belle conche du Pilat, venant mourir au pied de la grande Dune Blanche.

Les médocains Angèle, veuve M., et son gendre Antoine V. eurent vent du projet de lotissement La société se livra à une grosse publicité dans toute la France. : ils l’ont appris de « Tante Gogo Le père de Marguerite Ferrier était pharmacien à Pauillac ; cette famille a tissé des liens d’amitiés avec la famille M. & V. au point que Marguerite se voit qualifiée du nom familier de « Tante Gogo » sans qu’aucun lien de sang ne justifie cette épithète.« , qui, avec sa mère, veuve, tient un magasin de mercerie, 272 boulevard de la Plage, à Arcachon.

Rien ne vaut que de voir les choses par soi-même ; le lundi 3 juin 1912, ils font l’excursion. Partis de la gare par le tram de 1 heure 40, ils arrivent à Moulleau À partir du dimanche de la Pentecôte 26 mai 1912, un service de voitures, à trente centimes la place, fonctionne entre Moulleau et l’Éden de la Côte d’Argent. vingt minutes après.

Le chemin paillé « Bernardbeig à la dune de Pissens » les mène au sommet de la dune. Dans une clairière, dès le début de l’ascension, on laisse sur main droite la cabane de résinier, nommée Calède En 2016, il n’en reste que les ruines des fondations, dans le bois, à proximité de l’avenue du Sirocco. proche du garde-feu du Sémaphore.

Ils arrivent à la crête, avec une échappée de vue, sur la mer, à travers les pins. Les arbres ont grandi et masquent un panorama qui, il y a quelques années, était féérique : à main droite le phare et le sémaphore sur la pointe du Ferret ; en face les Passes, à gauche le grand large à perte de vue. Un poteau indicateur signale que cette cime de la dune de Pissens s’appelle « Avenue de Bellevue » On se trouve approximativement à l’embranchement actuel du boulevard de l’Atlantique et de l’avenue des Alizés..

Ils descendent dans la vallée par un escalier monumental En 2016, on en devine encore la trace, à flanc de dune. de 465 marches en rondins et mousse.

Près de la cabane du résinier Villetorte, se trouve le café-restaurant Repetto. Le grand cafetier d’Arcachon, le dimanche, met des rafraîchissements à la disposition des visiteurs à qui l’eau du puits Le puits est au pied de l’escalier. n’aurait pas convenu.

Il faut comprendre les explications de leur guide : ici une rue, là un espace vert, un kiosque à musique par-ci, des bancs publics près du belvédère qui sera là.

Rien de tout ça à montrer, si ce n’est sur un beau dépliant sur papier glacé.

Une « échappée » toute droite, montant vers l’est, sera l’allée Edmond Labrasse ; elle conduit à une petite place derrière laquelle, sur un socle de pierre, se trouve une statuette de la Vierge.

Aucune route n’arrive en ce pays de cocagne, seuls quelques chemins muletiers… : on leur promet que la première section du tramway Sur voie Decauville de 0,60 m. deLa-Teste à l’Éden de la Côte d’Argent va être mise en service prochainement, oui, … très prochainement même !

La Société de l’Éden, qui a le souci de créer une attraction nouvelle, se propose même de prolonger sa ligne de tramway de façon à venir la souder avec la ligne du Moulleau, ce qui constituera une promenade en forêt des plus attrayantes.

Bien entendu, leur interlocuteur fait comprendre que les lots partent comme des petits pains Pour amorcer la pompe (à finances) quelques lots ont été cédés gratuitement à qui s’engageait à bâtir immédiatement. Le premier bénéficiaire fut un nommé Hochstrasser, ancien légionnaire, facteur à La-Teste. Source : Le Pyla raconté par Jacques Ragot. qu’il ne faut pas tarder à se décider, et que …, et que …, et que… ce lotissement, au prix exceptionnel de 10 à 30 centimes le m², est la convoitise de nombreux Bordelais…

 

Plein de rêves dans la tête, Antoine et Angèle se laissent aller à l’emplette :

– Antoine opte,  le 25 juin 1912, pour 1200 m² (y compris la moitié de la voie à créer en limite de parcelle…) faisant partie du n° 6 de l’îlot F confrontant la société venderesse.

– Angèle acquiert Les parcelles références cadastrales BI 241 à 244 qui représentent 5574 m² le 24 juillet 1912, les terrains faisant partie des n° 6, 7 & 8 de l’îlot F (y compris la moitié de la voie en limite des parcelles…), mitoyens du midi avec son gendre, et avec la Sté venderesse des autres parts.

Ces terrains sont en bordure de ce que sera le Boulevard de France, entre la place d’Italie et celle d’Angleterre.

Le temps était splendide ce qui n’explique pas leur coup de foudre. Et pourtant, comment auriez-vous pu résister ? Avec, à proximité, la plage et la possibilité de faire de la voile !

Le Cahier des Charges du lotissement, certes succinct, précise que tous les arbres ayant plus de cinquante centimètres de circonférence restent la propriété des vendeurs (du pin perdu pour l’acheteur) ; ils seront marqués au marteau avec initiales.

Les dispositions concernant le sol des écuries devenaient dérisoires vu qu’Antoine V. venait d’obtenir son Certificat de Capacité valable pour la conduite d’un véhicule à pétrole ; certificat qui pouvait toutefois être retiré après deux contraventions dans l’année…

L’opération immobilière, dont il s’agit, est préparée, en 1911, par Jules Rémi Edmond Labrasse Edmond Labrasse est en quelque sorte « un lotisseur de plages ». Outre l’Éden de la Côte d’Argent, il est également présent à Criel-sur-Mer, en Seine-Inférieure, à Lorient-plage, dans le Morbihan, à Stella-Plage dans le Pas-de-Calais, à Riva-Bella et à Varengeville, toutes deux lieux de villégiature balnéaire en Normandie. Sa boulimie d’investissement ne se cantonne pas au littoral mais aussi à l’Île-de-France, puisqu’on le retrouve dans plusieurs créations de petits lotissements que l’on dénommait aussi « villa ». Source : Les stratégies des investisseurs : des bords de ville aux bords de mer. ingénieur géomètre, Francis Lamy et Émile Laîné, des Parisiens Leur société avait son siège à Paris, 18 rue de la Grange-Batelière (téléphone 259-84) et avait ouvert une antenne locale au 27, rue Lamartine, à Arcachon..

Nos promoteurs achètent les terrains que possède la Société Forestière de la Gironde dans la lette de Pissens : Albert Bernardbeig étant mort Pierre Joseph « Albert » Bernardbeig (parfois orthographié Bernarbeigt ou Bernarbeig), dirigeait pour le compte d’une société, une entreprise de scieries volantes et achetait pour son compte personnel des propriétés forestières, en abattait les arbres, et revendait ensuite les terrains. Ancien associé de la maison Astruc et Raynal, il faisait un gros commerce de bois et de résine. Il était fabricant d’essence à La-Teste. Source : Le Moniteur scientifique du Docteur Quesneville, 1892. Albert Bernarbeig est décédé à Arcachon, le 29 janvier 1906, en nettoyant son fusil de chasse. Font part de son décès : sa veuve, ses filles Magdeleine, Marie-Louise et Marthe, Mme Paul Igounet, M. et Mme Alexis Leydet, et leurs enfants, M. Édouard Veillon, etc. L’Avenir d’Arcachon du 4 février 1906. Marie-Louise et Marthe Bernarbeig, infirmières, seront citées à l’Ordre de la Division, le 20 novembre 1917 : « Dirigent et assurent jour et nuit les services de l’Hôpital Auxiliaire N° 40, à Bordeaux, ont donné, avec le plus grand dévouement, les soins aux blessés atteints notamment de gangrène gazeuse et de tétanos ». Source : Bulletin trimestriel de l’Association mutuelle des infirmières de la Société de secours aux blessés militaires. Croix-Rouge française. ils achètent, 15 centimes le m², 200 hectares de terrain culminant à 60 mètres d’altitude, à 500 mètres de la plage et à l’abri des grands vents, à Élisabeth-Marie-Louise Bernardbeig Les autres vendeurs étant MM. Raynal et Astruc. L’Avenir d’Arcachon du 26 mai 1912. célibataire, demeurant 49 quai des Chartrons à Bordeaux. Ils confrontent les propriétés Lalande et Ducos, à l’est, Grouvelle, au sud, Lesca, au nord et à l’ouest.

Ils créent la Station climatérique et balnéaire de l’Éden de la Côte d’Argent (dune de Pissens) et, éventuellement, de la plage de Pilat. Ce doit être une ville modèle de 1 000 résidences, avec la Place d’Angleterre, la Place de Russie, la Promenade de l’Éden…

Le promoteur installera même une centrale électrique !

Le lotissement va de la lette surplombée par la dune de Pissens jusqu’au garde-feu du Centre, à proximité de la route qui actuellement relie La-Teste au Pyla jusqu’à l’aplomb de la chapelle forestière (la route et la chapelle n’existaient pas à l’époque).

En septembre 1912, on apprend avec plaisir que les terrassements du tramway de La-Teste à l’Éden – de la Côte d’Argent – sont très avancés ; en octobre 1912, on transportera des matériaux de construction, en janvier, ce seront les voyageurs. Ce tramway est destiné plus tard à joindre l’hôtel Seguin et le Pilat et venir la souder avec la ligne des tramways Arcachon-Moulleau.

De plus, un chemin se trace en pente douce sur le versant oriental de la dune de Pissens, qui pour les voitures ralliera très commodément l’Éden avec Moulleau. Cet aménagement de la dune de Pissens, dont nous parlons depuis dix ans, aura été réalisé en dix mois par M. Labrasse L’Avenir d’Arcachon du 29 septembre 1912..

Puis c’est Sarajevo, et le désastre que vous savez.

Les deux fils et le gendre d’Angèle partent au front. Ce sera l’enfer de Verdun…

Dans le même temps, la culbute de la firme mit fin au doux rêve de paradis sur terre de Buch. Subséquemment la course triangulaire, organisée par Laîné grillé, se termina par l’hallali annonçant la mort des serfs ; avec si peu de fonds, nageant à faible compte-courant, Labrasse coulé ne réussit à endormir ses bailleurs qui se retournèrent vers le troisième larron enfoiré, mais, passant de fonds en combles, Lamy nie mise La liquidation judiciaire fait suite à la loi qui oblige désormais les lotisseurs à créer la viabilité. !

Trop éloignée de la plage, sans voie d’accès, et le conflit mondial aidant, la station ne verra jamais le jour.

Cependant, Antoine V. est inquiété, en 1926. Il croit bien qu’il y a eu un tripatouillage et que ses parcelles ont étés vendues et revendues, en dernier lieu à Madame Pesnel.

Il a bien reçu les papiers d’affaires et, un samedi de 1927, par un temps superbe leurs amies Blanche Dufour, Marie Thérèse Laconche (née Dufourg) et « Tante Gogo » prennent le tram jusqu’au Moulleau. Là, Dulas, le résinier, les attend avec sa voiture à sable pour les conduire jusqu’à leurs terrains. Ils n’ont pas étés gemmés. Elles décident de voir un géomètre, puis de commencer par faire débroussailler. Ensuite, le résinier dira le nombre de pins de chacun, et elles feront un arrangement avec lui : Dès que je connaîtrai les prix, écrit Tante Gogo, je les soumettrai à votre mari mais vrai, ma chère amie, je ne crois pas que ce soit là une grosse source de revenus et que nous ne devons pas compter là-dessus pour faire fortune.

Ou encore :

J’attendais pour vous écrire d’avoir vu le géomètre. Cet oiseau, rare et difficile à saisir, est enfin venu hier.

Il connaît parfaitement l’Éden – de la Côte d’Argent -, nous avons étudié le plan et certainement, d’après lui, Dulas ne s’est pas trompé. Il veut bien se charger de l’affaire et va commencer par rechercher les propriétaires qui nous touchent afin qu’il n’y ait pas de contestations. Nous lui avons donné les pièces nécessaires et il doit se rendre sur place ces jours-ci.

Quant à Dulas, il demande 250 francs l’hectare pour défricher puis il nous a donné à choisir ou de louer nos pins à raison de 2 francs par pin l’an gros ou petit, ou de faire de moitié pour la résine et dans ce cas nous devrons lui fournir les pots et le zinc, il pense en trouver d’occasion à 0,25 francs le pot. Que pensez-vous de ces combinaisons ? Les Laconche et Dufourg sont décidés pour la dernière combinaison, c’est à dire de moitié.

L’Éden de la Côte d’Argent et les Dulas ne font qu’un tellement cette famille a marqué le lieu où elle s’est établie.

Joseph Dulas, né le 1er avril 1892, s’est marié, le 1er février 1916, avec Louise Legarto, de neuf mois sa cadette et originaire du Pays Basque ; ils auront dix enfants. Les Dulas, en plus du dur métier de résinier, élèvent vaches, cochons, et diverses volailles dans la lette de l’Éden. La Société Foncière du Sud-Ouest leur construira une nouvelle maison forestière en 1942.

Émile Dulas, frère de Joseph, habite aussi à l’Éden.

L’écheveau n’est pas pour autant démêlé ; ce qui n’empêche pas les pins de fructifier.

En octobre 1951, Daniel Valleau, agent d’affaires à Arcachon, se propose de procéder au dénombrement et cubage du bois situé sur les parcelles.

Ne vous attendez cependant pas à avoir un cube élevé car cette partie de l’Éden est très broussailleuse et occupée en grande partie par des arbousiers. Les pins se trouvant sur votre parcelle sont de taille et d’une venue très différentes, ceci étant provoqué par le fait que ces propriétés n’ont pas été entretenues régulièrement. Aux dires des anciens résiniers qui exploitaient les propriétés voisines, de nombreux arbres auraient étés abattus dans cette partie de l’Éden par les troupes d’occupation… et aussi par des civils. Les plus beaux arbres doivent avoir 40 ans environ.

Le 7 novembre 1951, Valleau propose 88 178 francs pour le bois des deux parcelles de 1200 m².

Mesdemoiselles Ferrier-Gibert et Madame Dufourg, propriétaires de lots contigus acceptent sa proposition.

Le 2 mars 1977, M. Lignon se plaint que sa propriété est transformée en un bourrier où les ordures de tous ordres (grabats (sic), branchages, literies, matériel ménager, etc.)

Une lettre de la préfecture, du 25 mars, fait état de diverses infractions : constructions en bois, voies d’accès, et des lignes de distribution électrique installées en 1977 : il n’est pas nécessaire d’insister sur le danger que ferait courir à la forêt un court-circuit provoqué par la chute d’un arbre sur une ligne électrique.

Lors d’une visite de terrain le 6 avril, M. et Mme Lignon déclarent que tous les occupants de toutes les constructions n’ont pas à emprunter le chemin qui traverse leur propriété M. Lignon n’a pas à interdire le passage sur son terrain étant entendu que les articles 682 et 683 du code civil rendent le passage obligatoire et que, par ailleurs, il y a de ce fait droit de passage par prescription trentenaire., mais doivent emprunter un autre chemin lequel vient déboucher au lieu-dit Braouet, à La-Teste.

Il en est de même pour M. B. qui doit passer par le haut Pyla, ou le lieu-dit Cabot (Cabo sur la carte de Rebsomen), car, disent-ils, ce monsieur ne se gêne pas de passer chez les autres propriétaires, mais lui interdit de passer chez lui en barrant un chemin de servitude qui traverse sa propriété.

Et, faut-il ajouter, sous la protection d’un … canon !

Nous aurons l’occasion d’en reparler…

Le 6 décembre 1978, la Direction départementale de l’équipement dresse des P.V. à l’encontre de :

– Robert Gaston M. propriétaire d’une maison en brique, 10×4 et d’un hangar en bois, 4×4 ;

– Gilbert C. pour son préfabriqué 6×5 et son hangar en bois, neuf, 4×4 ;

– Jean B. pour 3 maisons en dur et en bois de 8×4 ;

– Albert D. pour deux maisons en dur, dont une en cours de construction le 6 avril 1977, ayant obtenu le permis de construire du 18 janvier 1976, certes « affiché », mais dont la construction de 97 m² n’est pas conforme aux 13,96 m² prévus, malgré certains avis défavorables, 6 hangars, une porcherie où se trouvent une vingtaine de cochons et de la volaille ;

– Gilbert de B. époux T., Robert G. époux T., Henri G. époux T. pour deux chalets en bois de 12×7 recouverts en éverite, plus un appentis depuis très peu de temps, ainsi que pour un chalet en bois de 10×7, type nordique, recouvert avec de l’Isorel et du carton bitumé et deux chalets en bois 10×7 de même type que ceux couverts d’éverite ;

– G. (BI 165, baraque de résinier occupée par un frère Dulas) ; – B. ; – M. ; – Guy S. ; – L. ; – Mme S, veuve G. ; – plus 4 PV, sans avoir pu identifier les propriétaires ;

– Quant à Yvonne G., elle proteste car sa première construction, un chai en bois, date de 1927 En 1927, il n’y avait pas besoin de permis de construire, la législation qui les régit datant de 1948. ; puis, après pas mal de privations et de sacrifices, en 1929, elle a fait construire une petite villa « Sam Habrit », en pierres factices, comprenant 2 chambres, une cuisine, une véranda, attenant au chai primitif. En 1929, elle a donné asile à un ménage très ami dont le mari, M. M., était un combattant de 1914, ayant fait toute la guerre, et dont l’air des pins lui était bénéfique. M. M. a occupé la villa de façon permanente par de 1940 jusqu’à son décès en 1970.

En 1978, on peut aussi noter la présence d’autres constructions :

– la vieille maison en dur non habitable de Joseph dit Léonce L. ;

– la maison à étage et piscine de M. B. ; il a obtenu le permis de construire le 19 novembre 1971 après 3 rejets et malgré l’avis défavorable de l’O.R.E.A. ;

– la maison en briques en ruines, et la baraque en bois 10×4 avec appentis, bien entretenue de Mme Gabriel L ;

– l’ancienne maison en bois de 9×9, recrépie et entièrement rénovée en novembre 1976 appartenant à Mme Aline B ;

– plus la maison en bois 10×8 d’un propriétaire non identifié Source AM-LTDB NC2542..

Lorsque je suis venu au Pyla, en 1997, je n’ai pu m’empêcher d’aller sur les pas de mes ancêtres, identifier leurs possessions de l’Éden de la Côte d’Argent. L’Éden n’est plus qu’un nom sur la carte et quelques maisonnettes dans la forêt ; je vous fais grâce des ruines !

Le 16 août 2011, Catherine É. Catherine É. se trouve être l’arrière-petite-fille de Blanche Dufourg dont il a été question plus haut. me contacte, ayant appris que nous étions propriétaire d’un terrain à l’Éden de la Côte d’Argent ; elle a retrouvé trace, dans ses papiers de famille, de l’achat fait par sa famille de 1000 m² appartenant à l’îlot F du lotissement.

Arbre généalogique Dufourg

  • Eugène Dufourgx Marguerite Blanche Dubignon 1871-1967
  • (médecin à Gujan-Mestras, et maire de Gujan en 1919)
  • Jean Michel Marie Roger Dufourg 1890-1958x Catherine Lucie Dubourg,
  • (fille d’un fondeur de Biganos qui a fait fortune durant la Grande guerre)
  • Jean-Pierre Dufourg 1921-2007, professeur
  • Jean-François Dufourg 1951x Anne Pagès
  • Catherine Dufourg 1951 (jumelle)x Jacques Étienne-
  • Germaine (ou Jeanne Marie)1891-1988
  • Jeanne Marie Dufourg 1891-1988 & Jean Élie Verdier,
  • docteur à Audenge 1888-1951
  • Sylvette Verdier
  • Jean Louis Verdier 1918-2009 & Marguerite Dausse 1938-2001
  • Danièle Verdier 1952 &Jean-Marc Tessonneau 1952
  • Jean Verdier 1954
  • Brigitte Verdier 1955 & Delande 1954
  • L’acte notarié que possède Catherine fait état de l’achat, le 25 juillet 1912, de 1000 m² des parcelles 3 et 6 du lot F, confrontant V. et Gibert.

Le cadastre attribue, aujourd’hui, 5574 m² à la succession V. (n° 241, 242, 243, 244 – en foncé sur la carte), 1345 m² à Henri Gibert (n° 240), et rien aux Dufourg ?

Cet imbroglio ne vous rappelle-t-il pas le sacré tripatouillage dont avait fait part Antoine V dans son courrier écrit de Pauillac, le 15 décembre 1926 à 9 h du soir ?

Pour admirer leurs biens, j’ai conduit Catherine, son mari, sa belle-sœur Anne P., en lisière de leurs propriétés virtuelles.

Qui est ce Gibert qui confronte au sud ?

En revenant au 7 novembre (1951), nous savons que Valleau propose 88178 francs pour le bois des deux parcelles de 1200 m², et que mesdemoiselles Ferrier-Gibert et madame Duffour, propriétaires de lots contigus ont accepté sa proposition.

Henri Gibert était né vers 1863 ; il décèdera, à Arcachon, en juin 1906. Venant du Teich avant d’habiter Arcachon, il s’est marié Arcachon-saison du 29 novembre 1890. le 15 décembre 1890 au Teich, avec Mathilde Ferrier, la sœur de « Tante Gogo ».

Henri Gibert était secrétaire et archiviste au Yachting club d’Arcachon puis au Yachting club et automobile. Il était également secrétaire à la société des pêcheurs à la ligne et membre du syndicat d’initiative d’Arcachon.

Les Gibert-Ferrier ont eu une fille, le 26 octobre 1891, prénommée Yvonne Jeanne Marthe. Cette dernière s’est mariée, le 12 octobre 1911 à 11 heures, dans l’église Notre-Dame d’Arcachon, avec Henri Ravaut.

 Du pétrole !

Des prémices

À diverses époques, on a trouvé le gaz en abondance dans la propriété de M. Maubourguet, à Moulleau, à la villa Léo chez M. Révolier aux Abatilles ; M. le docteur Bonnat, nous rappelle que pareil fait s’est produit au chenil de l’Équipage de chasses, des Abatilles, le 18 janvier 1912 : comme les puisatiers étaient à 16 mètres de profondeur, l’eau se mit à bouillonner et à jaillir avec une telle violence qu’ils furent tout mouillés.

En 1913, près de la villa « La Forêt », qui se trouve à toucher l’ancien octroi d’Arcachon, entre la ville d’hiver d’Arcachon et Moulleau, du forage d’un puits, assez profond, s’est dégazé une quantité considérable de gaz inflammable, que l’on a capté ; le propriétaire, M. Javid, la basse bien connue à Bordeaux, veut l’utiliser pour son éclairage. Comme force d’expansion de ce gaz, le manomètre a donné 60 centimètres de pression ; et l’on sait que dans une usine à gaz, il suffit d’une pression de 12 centimètres pour faire monter une cloche.

C’est dire qu’on trouve du gaz sur un périmètre ayant bien deux kilomètres de diamètre.

Au chenil, le gaz – en quantité suffisante pour faire bouillir rapidement une lessive – avait brûlé plusieurs jours jusqu’à ce qu’on négligeât de l’utiliser ; on en concluait que sous cette masse du gaz, qui est un hydrocarbure, doit se trouver certainement, à une profondeur plus grande, une couche de naphte ou de pétrole L’Avenir d’Arcachon des 28 janvier 1912, 6 & 27 avril, 4 & 25 mai 1913..

En 1922, des machines à vapeur fonctionnent nuit et jour à grand fracas : on cherche du pétrole aux Abatilles.

On en parle d’autant plus qu’on ne sait rien. Les bavards resteraient muets s’ils ne devaient parler que des choses qu’ils connaissent.

Certes, ce ne sont pas les puits qui manquent ; il y en a déjà une demi-douzaine, à droite et à gauche de la route du Moulleau, un peu plus loin que la Farandole, propriété du prince de Broglie Revel.

Les uns sont creusés par la société bordelaise Florida, les autres par la société Schneider. On accomplit là des travaux importants, enveloppés du plus profond mystère ; des barrières empêchent le public d’approcher ; un écriteau prévient les curieux qu’il y a danger de mort.

En outre, des recherches ont commencé à l’Éden de la Côte d’Argent et au Lapin Blanc D’après L’Avenir d’Arcachon du 24 décembre 1922..

 Permis des Landes

En février 1951, le « Permis des Landes », permis de recherche d’hydrocarbures, est attribué à Esso.

Découvert par Esso Rep, en mars 1954, à 2250 mètres de profondeur, le pétrole du gisement sublacustre de Parentis-en-Born est exploité à partir de 1956 par Esso La concession est accordée en 1956 pour 50 ans sur 93 km². Fin septembre 2015, le gouvernement a accordé 7 permis exclusifs de recherches d’hydrocarbures liquides ou gazeux, dont celui de « Pays de Born », prolongé jusqu’au 20 janvier 2017, à la société Vermilion. ; à l’époque, c’est le plus important gisement d’Europe de l’Ouest, et il est resté le plus grand découvert en France. L’anticlinal est orienté est-ouest de 11×4,5 km, à l’aplomb du lac de Parentis.

Plus de 110 puits ont été forés ; grâce aux efforts de la compagnie canadienne Vermilion (opérateur du gisement depuis 1997) le rythme de production du champ a pu être maintenu à un niveau relativement élevé, avec en particulier une augmentation de 25% en 1998.

 

En 2004, la production totale du champ s’élevait de près de 30 Mt et son rythme de production était encore de 143 kt par an.

Les autres gisements (Mothes 1955, Lucats, Lugos 1956, Cazaux 1959 à 1961, Mimizan 1960, Lavergne 1962 et Cabeil 1965) produisent ensemble (en 2004) environ 80 kt par an.

Depuis 1991, cinq nouvelles accumulations ont été découvertes par Esso Rep, filiale D’Exxon : Les Arbousiers (1991, production 17,5 kt en 2004), Les Pins (1994, production 59,2 kt en 2004), Courbey (1996, production 49,3 kt en 2004), Tamaris (1998) et Les Mimosas (2004).

 Sous le Bassin, l’or noir

La société Vermilion est titulaire, depuis 2004 pour 25 ans, de la concession des Mimosas La « concession des Mimosas » couvre quatre structures de même formation géologique, appelées « Les Mimosas », « Bernet », « Nord-Acacias» et « Les Genêts ». qui couvre plusieurs gisements de même formation géologique et situés entre 3 000 et 3 500 mètres de profondeur.

Un premier puits « Mimosas 1D » a été foré en 1994, mais n’a pas rencontré d’indices pétroliers concluants. « Mimosas 1DG » a repris par forage de « Mimosas 1D » et, en juin 2004, ce puits a rencontré des indices d’hydrocarbures dans le grès du Purbeckien à une profondeur verticale d’environ 3300 mètres. La longueur totale du forage effectué en déviation a atteint 4037 mètres Esso REP est la filiale de Recherches et d’Exploitation Pétrolières d’Esso S.A.F. Le forage a été effectué par une association regroupant Esso REP (opérateur 50%) et Lundin (50%). Esso, Communiqué de Presse, le 23 juin 2004. Grand Sud-Gironde, un nouveau gisement, Pierre Sauvey, La Dépêche du Midi du 24 juin 2004..

La mise en production en 2005 atteint 250 m3/jour. Le pétrole est alors acheminé par camions jusqu’au dépôt de Cazaux.

Pour injecter de l’eau dans le gisement pour en maintenir la pression et aider à évacuer l’huile du réservoir vers le puits producteur, un troisième puits « Mimosas 2D » a été foré en 2010.

 Sept nouveaux forages au Pyla

L’exploitation du champ pétrolier des Mimosas s’effectue à partir d’une plateforme unique d’où sont forés déjà trois puits. Un seul produit du pétrole (près de 200 barils/jour, soit 30 m3). La production est ensuite acheminée par conduite enterrée vers le dépôt pétrolier de Cazaux.

La société Vermilion souhaite reconnaître et délimiter les pièges pétroliers des structures de « Bernet », « Nord-Acacias » et « Les Genêts » et a déposé une demande de sept forages supplémentaires d’exploration et de développement, sur la durée de validité de la concession Vermilion veut forer plus, Sabine Menet, Sud-Ouest du 29 avril 2015..

De nouveaux forages, sont prévus, en 2015, à partir de la plate-forme déjà existante des Mimosas, par la technique du forage dévié, laquelle limite les impacts et les multiplications de plateformes.

Personnages du Pyla

CH 5

INDEX

Ch.6 Pyla-sur-Mer, ce n’est plus…
comme avant !

Premier tome : La ville sous les pins, origines et développement
Un livre de Raphaël Vialard (publication limitée – commande par souscription)
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Transports et Structuration du Pyla

CH 7

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