La métamorphose du Pyla

CH 11

INDEX

Ch.12 Pyla-sur-Mer, ce n’est plus…
comme avant !

Premier tome : La ville sous les pins, origines et développement
Un livre de Raphaël Vialard (publication limitée – commande par souscription)
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Défense militaire du Pyla

CH 13

Ch.12 Pyla-sur-Mer, ce n’est plus…
comme avant !

Premier tome : La ville sous les pins, origines et développement
Un livre de Raphaël Vialard (publication limitée – commande par souscription)
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 LA DEUXIÈME VAGUE DE PROJETS 

Après la deuxième guerre, de nouveaux lotissements importants,

  • L’Ermitage
  • Super-Pyla
  • La Chapelle forestière
  • Le Domaine
  • Les Jardins de la Montagnette

finissent de structurer le paysage urbain du Pyla.

 Thomas l’Ermite

Le 2 décembre 1917, sous le titre « Informations », L’Avenir d’Arcachon nous apprend que la superbe avenue de Pyla-sur-mer est presque terminée jusqu’au Figuier et, lorsque les ouvriers enlèvent le sable, ils découvrent des pierres et des briques constituant les fondations de l’ancien ermitage de Thomas Illyricus. Alors que la France est en plein conflit, cette nouvelle fait l’effet d’une bombe.

Le 29 mai 1927, Guy de Pierrefeux nous révèle dans la même gazette qu’en construisant une villa, on aurait découvert à Pyla-sur-Mer l’emplacement de la première chapelle de Notre-Dame d’Arcachon et de l’ermitage de Thomas Illyricus. Elle se trouverait sur la plage après le restaurant de la Chaumière, c’est-à-dire à un endroit différent de celui supposé dis ans auparavant. Le curé-doyen de La-Teste songerait à y édifier une nouvelle chapelle qui deviendrait ainsi une annexe de sa paroisse.

Au début du seizième siècle le royaume de France était celui de l’universelle corruption. Thomas Illyricus, moine Illyrien, en fut profondément indigné. Obéissant aux impulsions de sa conscience, il se mit à flétrir avec rudesse les scandales dont il était témoin : la simonie, la vente des indulgences, le trafic des bénéfices ecclésiastiques, la gloutonnerie, la paillardise des moines (Rabelais les dépeindra plus tard biscottant les femmes des pèlerins, mêmes laides, durant leur absence), l’hypocrisie des prêtres cohabitant avec des jeunes femmes baptisées du titre de nièces ou de servantes. Sa courageuse éloquence acquit bientôt une immense popularité ; la foule se pressait dans les églises pour entendre sa parole vengeresse ; lorsqu’elles se trouvaient trop étroites, il parlait sur les places publiques ; partout, ses discours enflammés soulevaient l’enthousiasme de la multitude.

Nous pouvons penser que la hardiesse de son langage et la sainte audace des quatre vérités émises lui valurent les quelques années de pénitence et de recueillement qu’il vint passer sur les bords du golfe de Gascogne, dans les solitudes voisines de la dune du Sabloney pour y vivre dans la prière et le recueillement.

Il se construisit une baraque en planches et vécut de poissons, de coquillages, de racines, de champignons et d’arbouses allant de temps en temps à La-Teste mendier sa ration de pain et titchoun Tchitchon, morceau de lard rance. C’est en orthographe gasconne normalisée que l’on écrit « chinchons ». Le « ch » se prononce « tch » et le « o » sans accent grave se prononce « ou ». Les chinchons sont des graisserons. Le gascon (Lespy et Raymond, Palay) connait un substantif sinçoû, chinchoû « graisseron, effondrilles du lard après qu’il a été fondu ». Mélanges de philologie et de littérature romanes, Alix Lecoy, 1988. et passant son temps en contemplations et en prières. Quelquefois il gravissait la dune du Sabloney d’où il regardait au loin les voiles des navires naviguant sur l’Océan ; souvent il se promenait sur la plage jusqu’à la Pointe du Sud : un jour, il y découvrit une madone d’albâtre portant l’enfant Jésus dans ses bras ; il la ramassa pieusement, considérant cette trouvaille comme miraculeuse, et lui édifia une chapelle à côté de son ermitage.

Cette chapelle est à l’extrémité, vers le couchant du Bassin, dans un avancement qui est entre l’Océan et ce même Bassin Histoire de N.-D. d’Arcachon et du B. Thomas Illyricus son fondateur, Léon Delpeuch, 1872..

Fondée probablement en 1519 C’est l’année au cours de laquelle Thomas Illyricus quittera la région. la chapelle devenue trop petite, fut rebâtie en pierre sur le même lieu, en 1624, avec l’autorisation du Cardinal François de Sourdis donnée au révérend Père Minville, gardien de la chapelle, sans toutefois que, ce faire, il pût aller à la quête hors de la paroisse de
La-Teste
 Histoire du Cardinal de Sourdis, Archevêque de Bordeaux, Louis Waldemar Ravenez, 1867. ; le cardinal, qui avait une dévotion particulière à la Madone de Thomas Illyricus, ordonne en 1626, lors d’une épidémie de choléra où aucuns mouraient subitement, de s’y rendre en procession, au jour que le Vicaire adviserait, Dimanche ou fête Arcachon et ses environs, Oscar Dejean, 1858..

À cette époque, comme en 1519, le cap Ferret s’avance vers le sud d’environ quatre kilomètres de moins qu’il ne le fait aujourd’hui ; la chapelle se trouve ainsi placée directement vis-à-vis de la passe, et cette heureuse situation permet de voir en même temps la grande et la petite mer, l’Océan et le Bassin. Les marins, de leur côté, peuvent parfaitement apercevoir, du large, le sanctuaire vénéré de leur auguste Protectrice qui leur sert d’amer.

Mais, si une telle position a son charme, elle a aussi ses dangers. Poussés par le vent, les sables des dunes s’amassent peu à peu le long des murs, et, devant l’assemblée paroissiale du 13 avril 1719, le marguillier Jean Baleste-Guilhem déclare qu’il est urgent de prendre des mesures énergiques pour empêcher la disparition complète de la chapelle. N’avait-on fait des essais de fixation des dunes par les pins ?

Le 9 novembre 1721, M. Cocard, curé de La-Teste, annonce, aux notables de la paroisse, l’entière disparition de la chapelle sous le sable, et, en présence de l’impossibilité matérielle de la rebâtir au même endroit, il propose de l’édifier sur l’emplacement – Binette – où elle s’élève aujourd’hui Archives de la Fabrique de La-Teste, procès-verbal du 20 juillet 1719. Arcachon et ses environs, Oscar Dejean, 1858.. Une plaque de marbre blanc, apposée à l’église Notre-Dame d’Arcachon vous apprend que près d’ici s’éleva de 1727 à 1855, le troisième ermitage d’Arcachon L’histoire de Notre-Dame d’Arcachon et du Bienheureux Thomas Illyricus, son fondateur, Léon Delpeuch, 1872..

Cela étant dit, doit-on prêter attention à L’Avenir d’Arcachon qui prédit le passé ? Si on se reporte au géographe Masse, il positionne « l’Hermitage Notre Dame d’Arcachon » entre la pointe de Brunet et celle du Bois sur sa carte dressée en 1708. D’autre part, en 1817, les anciens semis de Moulleau sont adjugés par l’État pour un an ; il y a sur place une installation pour cuire la résine afin de la livrer en petits pains à La-Teste : ne seraient-ce les vestiges du « forn » que nos journalistes, en 1917 puis en 1927, auraient confondus avec les supposées fondations de l’ermitage de Thomas Illyricus ? C’est possible !

Quoi qu’il en soit, le mal est fait : Pyla-sur-Mer peut s’enorgueillir d’avoir ses avenues Thomas Illyricus ou l’Ermitage !

 L’Ermitage 1

L’avant-projet du 30 juillet 1951 (plan Baure) AMLTDB NC1925. concerne le terrain compris entre le garde-feu du Sémaphore et celui du Juge.

À cette époque, la cabane forestière des Acacias, figurée sur la carte d’André Rebsomen de 1926, existe encore.

Le 10 novembre 1952, le maire informe l’Inspecteur départemental de l’urbanisme, que M. Pierre Métayer (PDG de la Société Immobilière de l’Ermitage Société Immobilière de l’ « Ermitage », SA au capital de 17 000 000 de francs, Siège social à « La Métairie », Pyla-sur-Mer.) lui a communiqué le plan du lotissement qu’il se propose de créer à Pyla-sur-Mer.

Le programme d’aménagement, du 12 juillet 1954, intéresse 123 000 m² dont 29 042 m² réservés aux voies. Il est vu et approuvé le 9 février 1955.

Le lotissement est desservi par le boulevard de la côte d’Argent (aujourd’hui boulevard de l’Océan) sur lequel circule la ligne d’autocars reliant Arcachon à Pilat-Plage.

Les nouvelles voies ou allées suivent sensiblement les sentiers tracés par les piétons ou les attelages de mules.

Le chemin rural n° 15 se raccordera à l’extrémité de la voie n° 2 (de direction générale ouest-est, de 482 m 15)

L’arrêté préfectoral du 4 avril 1957 autorise la vente des terrains.

Pour ce lotissement, Jacques Gaume substitue le style néolandais au néobasque de son père.

 L’Ermitage 2

En 1986, construction de la première tranche de L’Ermitage 2, (lotisseur Gaume, plan Lamaison).

Une circulation piétonne y sera aménagée […]. Diverses plantations seront réalisées ainsi qu’une aire de repos avec banc. Le sol sera laissé en l’état avec toutefois la création de séquences d’écorces de pin broyées renforçant le contraste entre le jaune du sable et le vert de la nature environnante 16 juillet 1986, M. Lamaison au Maire..

À partir de 1991, les tranches 2 à 6  de L’Ermitage 2 sont réalisées.

 Origine de propriété

Les terrains sur lesquels vont s’établir les lotissements de Super-Pyla, Haut-Pyla, Le Domaine, La Chapelle forestière font partie de l’aliénation de la forêt domaniale dans la décennie 1860-1870 et qui, par la suite, ont été acquis, comme nous l’avons vu, par la Société Forestière de la Gironde.

La Société Forestière de la Gironde vend :

1 – le 29 octobre 1900, à Jean Baptiste Fillol, la parcelle de Pilat Haut que la société possède au sud du garde-feu de la maison forestière du Pilat.

Ce terrain passera ensuite entre les mains de M. Simon Paquet et M. Cyprien Fougere Probablement Siméon-Eugène Paquet, entrepreneur de peinture à Bordeaux, et Cyprien Fougère, entrepreneur de Saint-Palais-sur-Mer, qui ont œuvré à la construction des villas du Royan de la Belle Époque. puis M. Nicolas, en famille Jules Papin, ou leurs héritiers. Depuis 1912, M. Grassian, seul, le détient ; celui-ci le vend, le 9 mai 1924, à M. Debray.

2 – le 8 mai 1906, à M. Bernard Léon Lesca, demeurant 130 rue du Palais Gallien à Bordeaux :

– une pièce de pins et semis de pins en amphithéâtre dominant le Bassin d’Arcachon et l’Océan de 108 hectares 28 ares 51 centiares dénommée Pissens Haut pour sa partie nord, et Pilat Haut pour son extrême partie sud (représentant 6 ha 91 a 60 ca), confrontant du nord sur 780 m à la famille Lesca ; de l’est sur 2125 mètres (ligne brisée suivant la crête de la dune de Pissens) à Bernardbeig ; du sud sur 520 m à un garde-feu le séparant de M. Fillol (ci-dessus) ; et de l’ouest, sur 2008 mètres (ligne brisée) à la forêt de l’État, garde-feu du Sémaphore entre deux mitoyen.

– Deux pièces de pins, non contiguës mais voisines dans la forêt usagère, l’une dénommée Le Baillon et Miquelon (15 ha 92 a 74 ca) confrontant du nord et nord est aux « Deux Hourns », du sud-est au Labat de Gruette, et du sud-ouest à Les Hemnes ; la deuxième, dénommée Gaillounéous (16 ha 69 a 69 ca) confrontant du nord Nautes et Monastier, de l’est Peilles de Lin, de sud-est à Esparbeys, et du sud-ouest Gaillounéous acquis des consorts Dehillotte-Ramondin

Le reste de la vente concerne des immeubles situés dans les communes d’Hourtin acquis des consorts Dehillotte-Ramondin, et de Saint-Jean d’Illac acquis de « Girerd, Nicolas et Compagnie ».

Le terrain de 17 hectares 21 ares 84 centiares constituant les pièces de Pilat Haut et une faible partie de Pissens Haut proviennent, sauf ce qui sera dit ci-après à propos de l’échange Daney, d’acquisitions faites des consorts Dehillotte-Ramondin Antoine Coy Dehilotte Ramondin 1774-1809 &1799 Catherine Dessans 1779 Jean Dehilotte Ramondin 1803- &1830 Bernadine Barreyre 1814-1884 Bernard Dehilotte Ramondin 1831- &1868 Marie Anna Gorry 1846- Thérèse Dehilotte Ramondin 1869 Pétronille Dehilotte Ramondin 1832-1886 &1848 Jules Lalesque 1820-1893 Françoise Lalesque par MM. Bernardbeig, Gommès, Élomir Astruc à la Société Astruc & Raynal aux termes de trois jugements d’adjudication rendus par le tribunal civil de Bordeaux.

La pièce de10 hectares 5 ares faisant suite aux 17 hectares 21 ares 84 centiares provient d’une acquisition faite de la société « Girerd, Nicolas et Compagnie » par MM. Bernardbeig, Gommès, Élomir Astruc et Raynal.

Le 9 août 1883, par devant Dumora notaire à La-Teste et Cremière notaire à Bordeaux, la Société Forestière de la Gironde a échangé à Jean Alix Daney, célibataire, et à son frère Pierre Stanislas Daney Père de Jean-Armand Daney. marié en premières noces à Mme Sophie Dubos, tous deux négociants demeurant à Gujan, une pièce en nature de pignadas de 15 hectares détachée des pièces de « Pilat sud » et « Pissens Haut » contre une pièce en nature de pignadas connue sous le nom de « Pissens » enclavée dans ses possessions, d’une contenance de 14 hectares 46 ares.

Lors de la constitution des lotissements de Super-Pyla, Haut-Pyla, Le Domaine, et La Chapelle forestière, les terrains provenaient donc des propriétés de M. Léon Lesca (décédé à la Villa Algérienne le 1er juillet 1913), ancien Conseiller général de la Gironde, et son épouse Marie Coralie Godbarge (décédée le 1er octobre 1923, à La-Teste), demeurant 130, rue du Palais Gallien, à Bordeaux.

Dans le partage de la succession, ces terrains du Pilat avaient été attribués à un des trois enfants, Marthe Lesca, épouse de Charles Bordes Le patronyme « Bordes » est devenu toponyme. et après son décès le partage des biens, le 7 février 1946 (Me Cottard, Arcachon), se fait entre ses trois enfants : André, Daniel marié à Henriette de Chabaud de la Tour, et Antoinette épouse de Jean Cottin, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées.

 Super-Pyla

La parcelle, objet du projet de lotissement de Super-Pyla AMLTDB NC1146 et NC 2539 et NC 1924. AMLTDB NC 2542. (environ 183 000 m², dont 42 347 m² d’espaces libres), ayant été attribuée à Daniel Bordes, celui-ci l’a vendue 100 000 francs (Me Lehir, notaire à Arcachon, le 4 mars 1955), à M. et Mme Georges Capeyron-Pichon Marcel Georges Jean Capeyron 1893- & Marie Marthe Pichon <P  Gilbert Capeyron & Eliane, dite Nelly Sol Elbaz Nouchy ca1925-2014 <P  Christine Capeyron & J-François Bouchonnet <P    Benoît Bouchonnet & Christelle Marie-Geneviève Favard Jean Georges Capeyron 1927-1995 & Nicole Micheline Dubois 1930 demeurant au Moulleau où ils tiennent l’agence immobilière, et M. Fernand Rullac Né à Bordeaux en 1896, a été sprinter du Stade Bordelais : avait été 6ème du 200 m des championnats de France d’athlétisme, le 17 juillet 1920, au stade Pershing. négociant, 2 rue du Soleil à Bordeaux, époux de Marie-Hélène Aulard (1903-1988).

Concernant l’avant-projet, Maurice Lemaire, ministre de la reconstruction Courrier du 29 juin 1953 du Ministère de la reconstruction adressé au maire de La-Teste ; Maurice Lemaire a été nommé ministre la veille ! évoque un espace libre important … réservé à l’est donnant tant sur la voie 4 que sur la partie de la dune tombant à pic et permettant d’avoir une vue de la forêt particulièrement belle, il semble que, de ce côté, des sentiers touristiques pourraient être tracés dans l’avenir. La création de 4 hôtels est prévue autour de la zone verte réservée gratuitement à la commune.

Le préfet autorise MM. Georges Capeyron et Fernand Rullac à vendre le 16 mai 1957, l’ensemble des lots compris dans la première zone du lotissement, et le 23 juillet 1957, les terrains composant la troisième tranche.

La voirie est cédée à la commune le 25 septembre 1959.

 Haut-Pyla

Aux termes d’un acte de partage Me Lehir, notaire à Arcachon, le 31 janvier 1963. entre MM. Capeyron et Rullac, d’une pièce de pins de forme irrégulière, contigüe au lotissement de Super-Pyla d’une contenance de 15 hectares, il est attribué 7,5 hectares à M. Capeyron, moitié nord de la pièce à partager.

La part de M. Fernand Rullac est vendue à la Société d’Investissement d’Aquitaine (siège social boulevard Alfred Daney à Bordeaux).

L’arrêté préfectoral du 20 décembre 1966 approuve le projet de lotissement de Haut-Pyla (qui prolonge le lotissement existant de Super-Pyla), présenté par M. Capeyron et la Société d’Investissement d’Aquitaine.

Le terrain est coupé du sud vers le nord :

1er – par la voie des Crêtes (actuel boulevard de l’Atlantique)

2e – par trois voies intérieures prolongeant celles de Super-Pyla.

C’est à cette époque qu’apparaît la nécessité d’un collecteur des eaux usées ceinturant le Bassin d’Arcachon avec rejet à la Salie.

Le 2 juin 1978, le lot n° 91 (8 a 80 ca) est cédé à la commune en vue de l’édification d’un logement de fonction (acte passé devant Me Prely, notaire à Arcachon).

 Super-Pyla 2

À son origine, en 1968, ce lotissement porte le nom de « Lotissement Rullac » AMLTDB 380W56 & AMLTDB NC2538 & AMLTDB 2539 & AMLTDB NC 1924. ; il comprend 95 lots sur 128 000 m² environ.

Propriété de Fernand Rullac, celui-ci, pour raison de santé, la cède le 14 février 1972 (Me Mouial, notaire Beauville/Lot-et-Garonne) à M. Lucien Lemoine, époux de Madeleine Dubois, industriel, 10 square Biard, à Montmorency (Val-d’Oise).

L’arrêté préfectoral, du 20 mars 1972, autorise la vente. Celui du 4 décembre 1973 autorise à vendre les 43 lots de la deuxième tranche.

Le directeur départemental de l’Équipement signifie à M. Perrier, architecte, que le projet déposé étant touché par la voie des Crêtes, les lots situés à l’est ne pouvaient être acceptés.[…]Le tracé de cet axe Nord-Sud a fait l’objet de modifications successives.

 La Chapelle Forestière

Henri Grisel, représentant Grisel SA Créé en 1945 par Henri Grisel, le groupe Grisel est une entreprise familiale, aujourd’hui dirigée par son fils Benoît. L’activité principale du groupe est l’aménagement de terrains à bâtir. prévoit de lotir AMLTDB NC1925. 153 parcelles cadastrées, BX 256 & 319, en quatre tranches ; ces terrains ont été acquis des consorts Cottin, le 29 mai 1976.

Le projet est approuvé par l’arrêté préfectoral du 13 juillet 1977.

Le point de vue du Belvédère, square Hector Berlioz, mérite le détour !

 

 Grisel

La parcelle C, avenue de l’Église, du précédent lotissement est divisée en 4 lots (aujourd’hui 5, 7, 9, 11 avenue de la Chapelle forestière), objets de l’autorisation du 29 juin 1981.

 Le Bois de la Chapelle & La Chapelle forestière extension

Sont autorisés, par l’arrêté du 29 novembre 1988, les lotissements :

– « Le bois de la Chapelle » cadastré BX n° 77, 78 & 209 p ; concerne 23 379 m² et 20 lots.

– et, à l’est du premier, « La Chapelle Forestière – Extension » cadastrée BX 209p pour 24 lots sur 27 128 m²

En 1989, craignant des nuisances, plusieurs habitants du square Camille Saint-Saëns demandent que la voie reliant ce square au « Bois de la Chapelle » soit réservée aux services publics.

Le « Chemin du Vieux Pilat » est-il une voie communale ? Le maire conclut qu’il s’agit d’un chemin privé dont l’assiette empiète sur un des lots du lotissement du « Bois de la Chapelle ».

 Parc du Haut de Bordes

En mai 1989, la SEPIM Société Européenne de Prestations Immobilières, représentée par M. Legal, 90, rue de Paris à Lille. Courrier adressé à la mairie de La-Teste. Sources : AMLTDB 380W52 & AMLTDB 338W. souhaite effectuer la résidence hôtelière du « Parc du Haut de Bordes » de type Club Hôtel dont un hôtel de 100 chambres de niveau 4 étoiles. La surface hors œuvre nette (SHON La surface hors œuvre nette ou SHON était utilisée en droit de l’urbanisme jusqu’au 1er mars 2012. La SHON prenait en compte l’épaisseur des murs extérieurs.) est de 30 184 m² sur un terrain de 150 921 m². Le terrain appartient aux consorts Cottin.

La parcelle, en dehors de l’accès qui mène directement à la plage (prolongement de l’avenue des Fauvettes) sur le boulevard de l’Océan, profite de deux connexions au sud sur le lotissement de la Chapelle Forestière, et de trois entrées au nord sur le lotissement de Super-Pyla. Elle est traversée en crête par le boulevard de l’Atlantique.

Compte tenu de l’importance du trafic sur le boulevard de l’Océan, il convient d’exiger Colonel Jean Tari, adjoint spécial au Pyla, le 18 septembre 1989. du lotisseur l’aménagement d’un rond-point à l’intersection de l’avenue des Fauvettes. Le lotisseur doit faire son affaire des acquisitions des terrains Terrain appartenant à M. Kowalezski. pour la réalisation imposée ; le 26 février 1993, le Conseil général envisage d’implanter un tourne à gauche sur le boulevard de l’Océan.

La plaquette de présentation du projet est plus qu’alléchante :

Croissant vert – C’est un large jardin en terrasse, joignant la forêt à la mer, qui permet d’assurer l’aspect « nature » au quartier, car il préserve par sa longueur, des vis-à-vis entre bâtiments.

Il permet d’offrir un ensemble d’activités qui se succèdent sur les terrasses depuis le haut vers le bas : un tapis vert débouchant sur le belvédère, un jardin fleuri en terrasses amenant au premier tennis, des jeux d’enfants profitant de l’effet de pente, un deuxième tennis et enfin un bassin prolongé par un escalier d’eau assurant le côté prestigieux à l’entrée […]

Grande ville dans un Parc – L’atmosphère recherchée est celle que donnent des unités habitables à un étage, implantées dans une pinède existante avec, comme schéma d’organisation, la piscine : centre de la vie…

Cet équipement est encastré et génère des espaces d’accompagnement agréables : gradins verts, points de vue, terrasses ombragées, filtres végétaux assurant l’intimité.

L’architecture se veut traditionnelle par l’emploi du vocabulaire des « chalets » : balcons de bois, débords de toiture, frises découpées en rive, pignons sur versant, nuancier blanc et couleur, tuiles oranges, escaliers extérieurs, passages couverts. […]

Les points particuliers – Ce site génère des situations remarquables. Le point haut, au milieu du lot 5, permet d’installer une piscine belvédère avec vue sur le lointain.

Le relief permet d’aménager des cheminements au creux du talweg naissant et autorise la promenade jusqu’en bas, la perméabilité et l’osmose des espaces entre eux.

Non conforme à l’article L 410-1 et R 410-1 du code de l’urbanisme (nature et destination des bâtiments projetés ainsi que leur surface de plancher hors œuvre), la demande d’autorisation du 21 mai 1989 est refusée le 27 novembre 1989.

L’arrêté municipal du 27 avril 1990, autorise la SEPIM à lotir.

 Atlantic Terrace

La SCI « Le Parc du Haut de Bordes » (Pelège loisir) se substitue à la SEPIM, suite à la vente de la propriété, le 2 juillet 1990.

Un lotissement, de 105 villas et 45 921 m² d’espaces verts, se substitue au précédent projet.

Le 30 novembre 1990, il est permis de construire au centre du « croissant vert », avenue des Roitelets Devenue par la suite avenue du Domaine. un club-house mis à la disposition des habitants d’ « Atlantic Terrace » ; ce permis comprend une grande salle d’environ 100 m² avec cuisine attenante ; des vestiaires-douches ; deux salles de squash ; deux saunas ; un local technique.

Le niveau de la grande salle est prolongé d’une terrasse abritée donnant sur la plage de la piscine, se trouvant en contrebas.

Ce permis de construire arrivé à péremption, une demande de modification du lotissement devenu « Pyla Prestige » est déposée le 29 septembre 1992.

 Pyla Prestige

L’autorisation municipale, du 5 mars 1993, est accordée à M. de Montmège pour la SCI des Hauts de Bordes Le 5 avril 1993, un courrier évoque le dossier du Groupe Pelège, Pyla Prestige, ex Atlantic Terrace..

Le 21 avril 1994, la SNC les Hauts d’Arguin se substitue à la SCI des Hauts de Bordes. « Pyla Prestige » devient le lotissement « Le Domaine Récolement des tranches 1 à 4 en novembre 1994, avril et juin 1995, et mars 1996.« , présenté par M. Peres ; il comporte 50 956 m² de surfaces communes.

 

C’est le lotissement que nous connaissons…

 Servitude

Après que la cause ait été débattue et plaidée en audience publique et solennelle tenue en robes rouges, le 11 mai 2005, la Cour d’Appel d’Agen rend l’arrêt contradictoire suivant, le 1er juin 2005 :

En juin 1999 l’association syndicale du Domaine achève de clôturer son lotissement et pose des buses en ciment et une barrière automatique ; celles-ci barrent le passage qu’utilise ordinairement Henri B propriétaire, depuis 1965, d’une parcelle située en contrebas dans la forêt de l’Éden.

Henri B. saisit le Tribunal d’Instance d’Arcachon, en juillet 1999, afin d’enlever les obstacles matériels et rétablir l’accès. Ce tribunal fait droit à sa demande le 10 septembre 1999, mais la Cour d’Appel de Bordeaux infirme cette décision par arrêt du 27 novembre 2001.

En 2003, la Cour de Cassation, casse et annule dans toutes ses dispositions ledit arrêt au motif qu’en déduisant l’absence de caractère rural du chemin de la seule reconnaissance de l’état d’enclave du fonds d’Henri B., sans rechercher, comme il le lui était demandé si le chemin était affecté à l’usage du public.

La Cour d’Appel d’Agen, désignée cour de renvoi, a régulièrement été saisie à la requête de l’association syndicale le 8 septembre 2003.

Il appartient alors à la Cour de savoir si Henri B., avait l’habitude d’utiliser le chemin rural dont il a été dépossédé par la pose de barrière électrique et de buses. Henri B., qui revendique une servitude de passage sur un chemin rural, doit faire la démonstration qu’il l’utilisait publiquement et paisiblement et, d’autre part, qu’il en a été violemment dépossédé.

Suite à plusieurs témoignages, il résulte que depuis plus d’une année Henri B. et ses amis ont toujours utilisé, pour se rendre à sa villa, le chemin forestier situé entre Super-Pyla et la Chapelle Forestière. Monsieur Y. atteste que depuis 1983 il accède à la villa de Monsieur B. par ce chemin. Le docteur Z. atteste utiliser depuis des années ce chemin. Madame A. déclare que, plusieurs fois par an, elle utilise ce chemin.

Jean Baure, géomètre expert demeurant à Arcachon précise que, dès son enfance, il a toujours connu le chemin qui, à flanc de dune, partait du pied de la propriété B. actuelle pour rejoindre les propriétés Bordes où ont été aménagés les lotissements Super-Pyla 1 et 2, Haut Pilat et maintenant le Domaine. Par la suite depuis que je me suis établi en 1962 j’ai toujours connu ce chemin qui permettait aux Testerins d’aller faire pacager leurs bestiaux dans le bas de Pilat. Ce chemin est d’ailleurs répertorié, depuis une délibération du Conseil municipal de La-Teste en date du 20 juin 1846, au numéro 14 sous le nom de chemin du Pilat situant son point de départ au chemin de Braouet et débouchant sur le rivage de la mer « La Montagnette, petit bois situé au sud-ouest de La-Teste, entre l’ancien moulin et la cabane de Braouet, est abritée de l’ouest par la dune de Ginestras. Plus à l’ouest se trouve la dune du Centre, puis la dune de Pissens. Si l’on franchit cette dernière, on arrive au Pilat (aujourd’hui Chapelle St-Esprit) et aux Quatre-Sœurs, cabane tout près des rives du Bassin ». L’Avenir d’Arcachon du 8 novembre 1903..

La municipalité de La Teste-de-Buch a toujours reconnu qu’il s’agissait d’un chemin affecté à l’usage du public et l’a d’ailleurs écrit à deux reprises à Henri B. : le 16 septembre 1992 concernant le chemin d’accès situé à l’Ouest de votre propriété et aboutissant entre la Chapelle Forestière et Super-Pyla, je veillerai personnellement, au cas où de nouvelles constructions verraient le jour, à ce que cet itinéraire soit conservé. Ceci fut d’ailleurs matériellement concrétisé par les services municipaux qui décollèrent trois bordures de trottoir et firent un apport de grave minière afin de faciliter l’accès à Henri B. entre les lots 57 et 58 du lotissement du Domaine. Un rapport de la police municipale de Pyla relate que le travail effectué en janvier 1999 par le Centre Technique a totalement disparu du fait des travaux effectués dans le lotissement.

Le maire de La-Teste écrivait le 30 janvier 2001 à Henri B. que la ville de La-Teste n’envisage pas d’aliéner ce chemin n° 14.

Monsieur Aufan dans son ouvrage « La Teste-de-Buch racontée par ses rues et lieux dits » relève que cet itinéraire forestier apparaît sur divers plans topographiques, sur les cartes établies par l’IGN, ainsi que par la Société Scientifique d’Arcachon, lesquels plans portent témoignage de l’existence de ce chemin rural sur les deux derniers siècles écoulés. Monsieur Aufan, dans une attestation très circonstanciée du 24 janvier 2004, précise clairement d’ailleurs la situation de ce chemin.

Enfin sur le fait que ce chemin n° 14 est bien le chemin utilisé par Henri B. il convient de se rapporter à l’attestation de Monsieur C. qui atteste que le chemin rural n°14 figurant sur l’état général des chemins ruraux de la commune approuvé par délibération du Conseil municipal du 20 juin 1846 … passe bien au sud de la propriété B., gravit la dune de Pissens par un terrassement existant et ancien pour aboutir sur le boulevard de l’Atlantique dans le lotissement le Domaine et au mémoire de Jean Baure, géomètre-expert en date du 15 décembre 2003.

Henri B. verse aux débats de nombreux documents faisant état de l’existence de ce chemin depuis plus d’un siècle. Le seul fait que l’Association syndicale produise certaines cartes n’en faisant pas état ne permet pas de contredire sa démonstration. Monsieur Aufan précise d’ailleurs, sur le plan Rebsomen produit, qu’il existe bien un « renforcement en trait noir » cachant un chemin allant du Braouet au sommet de la dune de Pissens. De nombreuses autres cartes notamment la carte IGN de 1935, mise à jour en 1957, et la carte de la DFCI en prouvent l’existence.

Toutefois, il n’appartient pas à la Cour en l’espèce de statuer sur le fond du droit mais de s’en tenir à la stricte demande de protection possessoire d’Henri B. qui fait la preuve de l’existence d’un chemin rural, que lui-même et d’autres utilisent de façon publique et paisible depuis plus d’un an, par les documents et témoignages versés plus haut.

Subsidiairement l’Association syndicale demande à la Cour de dire que, si ce chemin existe, elle en fait l’acquisition par usucapion Le mot « usucapion » ou « prescription acquisitive » désigne la manière dont la propriété immobilière peut s’acquérir par une possession paisible et publique.. Une fois encore cet argument ne peut prospérer dans une instance possessoire de l’appel ni l’existence d’un préjudice supérieur à celui inhérent à l’exercice de toute action en justice, ils ne seront donc pas accordés.

Par ces motifs des photographies versées au débat et du procès-verbal de constat établi par huissier le 18 août 1999 prouvent qu’Henri B. a été brutalement dépossédé de l’usage de ce chemin forestier en juin 1999.

C’est donc à juste titre que le premier juge a enjoint l’Association syndicale d’enlever tous les obstacles matériels placés sur le chemin forestier permettant à Henri B. de rejoindre le boulevard de l’Océan et de lui confier une télécommande lui permettant d’actionner la barrière placée en travers de la route Jugement prononcé à l’audience publique et solennelle du 1er juin 2005, par Nicole Roger, Présidente de Chambre, la 1ère Chambre de la Cour d’Appel d’Agen. Les obsèques religieuses d’Henri B. ont été célébrées le mercredi 4 novembre 2015 en l’église de Barsac..

 Les Jardins de la Montagnette

Nous débordons du cadre que nous nous sommes fixés mais les 56 hectares de La Montagnette, qui appartiennent aux consorts Lamarque Georges Lamarque, 13, rue Vergniaud, 75013 Paris ; Pierre Lamarque, 69, Domaine du Landry, 35000 Rennes. AMLTDB 380W50 & 51. méritent le détour.

En 1984, les Lamarque proposent :

– soit un lotissement de 600 lots avec un accès des automobiles au lotissement via le garde-feu du Centre, et un accès piétonnier depuis le Bassin via le lotissement de Super-Pyla et l’Éden de la Côte d’Argent ;

– soit la création d’un parc résidentiel de loisirs (solution, au parfum social marqué, ayant reçu la bénédiction de l’Administration en 1983) comportant 400 pavillons légers, un golf 18 trous ;

– soit une petite unité résidentielle d’une quarantaine de maisons pour clientèle aisée, cédant alors 90% des terrains à la commune contre le droit de construire une cinquantaine de villas.

C’est cette dernière proposition qui reçoit l’agrément du Conseil municipal de La-Teste tel qu’en témoigne le courrier adressé à M. Pierre Lamarque, le 26 septembre 1984.

Pour contourner la difficulté d’obtenir les autorisations nécessaires, le 27 mars 1987 les Lamarque tentent un échange Échange de 56 ha Lamarque + 30 ha Gorostarzu contre 6 ha Miquelots + trois hectares de forêt. de leur propriété contre 6 hectares de terrains constructibles que la commune possède aux Miquelots. Sans succès !

En 1992, des acquéreurs potentiels souhaitent édifier une clôture, grillage sur poteaux bois, en vue de protéger des daims parqués à l’intérieur, en préservant une bande de 5 mètres en bordure de la propriété pour permettre la circulation des piétons.

Il semble qu’il n’y ait eu aucune objection de la part de la municipalité de l’époque alors que l’emprise du chemin rural n° 14 En 1846, ce chemin est classé dans la catégorie des chemins ruraux « qui doivent être conservés soit comme voie de communication, ce qui était le cas, soit pour l’exploitation des terres, ce qui est aussi le cas : c’est le chemin naturel pour accéder aux semis. Le chemin est ainsi décrit :  » commence au chemin de Braouet à la Montagnette, va vers l’océan, traverse les semis du gouvernement, passe au gartiou, et débouche sur le rivage de la mer. » Longueur 4400 m ; largeur 4 m. est concernée par cette clôture qui, désormais, entrave son libre usage…

La métamorphose du Pyla

CH 11

INDEX

Ch.12 Pyla-sur-Mer, ce n’est plus…
comme avant !

Premier tome : La ville sous les pins, origines et développement
Un livre de Raphaël Vialard (publication limitée – commande par souscription)
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Défense militaire du Pyla

CH 13

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