La Sica et les liaisons interquartiers

CH 10

INDEX

Ch.11 Pyla-sur-Mer, ce n’est plus…
comme avant !

Premier tome : La ville sous les pins, origines et développement
Un livre de Raphaël Vialard (publication limitée – commande par souscription)
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La deuxième vague de projets

CH 12

Ch.11 Pyla-sur-Mer, ce n’est plus…
comme avant !

Premier tome : La ville sous les pins, origines et développement
Un livre de Raphaël Vialard (publication limitée – commande par souscription)
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 LA MÉTAMORPHOSE DU PYLA 

 Pilat ou Pyla ?

Le Captal de Buch fut souvent en litige avec le chapitre de Saint-André de Bordeaux, alors seigneur de Lège : ainsi, en 1484 pour mettre fin à leurs houspilles, à propos d’un droit de bris suite à un naufrage, ils décident que sera indivis le lieu qui est entre lous bous, lous frontaulx, tirant vers lous pillars En prononciation gasconne, le r final de pillars est muet ; dérive du latin pila, au même titre que pilier en français. Pillars pourrait être une forme ancienne de nom de récif pour désigner un écueil à l’entrée du Bassin comme le suggère Jacques Bernard dans son ouvrage Navires et gens de mer à Bordeaux. Ce toponyme peut être rapproché de Piliers qui désignent de nombreux écueils sur la côte atlantique, par exemple au nord de Noirmoutier..

En 1556, il est fait mention de « Pila » lors du naufrage de « La Bonne Aventure », un petit navire de Marennes : estant près de la couste d’arcaisson, la tourmente les eust prins, estans sur la mer, de sorte que leur auroit rompeu leurs voiles, courdaige, gouvernail et ladite barque, dont leur convint frapper à ladite couste au lieu du pila Article de Jacques Bernard dans la plaquette intitulée Pyla-sur-Mer, Aquitaine – France. SHAAPB..

Comme il a été dit en début d’ouvrage, Claude Masse fait mention du Bassin du Pilat sur sa carte dressée en 1708.

Sur sa carte éditée en 1783, Cassini signale d’autres cabanes du Pilat à proximité du Fort Cantin Suite aux phénomènes d’érosion, le Bassin du Pilat se situerait à l’ouest de la Grande dune actuelle, tandis que le Fort Cantin serait au large de la rue des Canaris. ainsi que la Grande Passe du Pilat ou Passe du Sud ; il indique aussi le Petit Bassin du Pilat. Cassini prend soin de noter Les Balises du Pilat qui servent aux Marins pour entrer dans la Passe du Sud.

 

Le samedi 19 mai 1792, Teulère nous dit avoir examiné la position des balises établies sur une dune de sable afin de les rendre plus utiles à la navigation. Pour cela, il s’est rendu à la cabane du sud, auprès des balises, et de là s’est dirigé du côté de la mer, pour examiner la place la plus favorable à l’établissement d’une grande balise Visite des passes d’entrée du Bassin d’Arcachon, AD de la Gironde L 861..

La presqu’île du Pilat est emportée de 1805 à 1813 et la Vieille Passe du Pilat ainsi que la lagune érodées à nouveau, puis affouillées, se transforment en une passe nouvelle, longeant le pied des Grandes Dunes, jusqu’à environ un kilomètre au nord de la pointe d’Arcachon ou du Sud où se reforme l’agglomération des pêcheurs Note sur les dunes de Gascogne, J. Bert, Ministère de l’agriculture. Administration des Eaux et Forêts. Exposition universelle internationale de 1900, à Paris..

Pilla ou Pillat, figurent plus tard, à proximité de la Batterie du sud, sur le cadastre napoléonien Cette parcelle peut être située aux environs du camping « Le Panorama ». Le cadastre napoléonien de 1809 note une parcelle, supportant des pins, Pilla (feuille A3 / AD Gironde 3 P 529/5) ou Pillat (Tableau d’assemblage / AD Gironde 3 P 529/2). ou sur les vieux livres cadastraux Section B 5° feuille.. Deux balises sont portées sur le Tableau d’assemblage, au sud-ouest du « Pillat ».

Mais pour les locaux, le secteur s’appelle « les Sabloneys » (littéralement « sables nouveaux » en gascon) et aucune route carrossable n’y mène.

Oscar Dejean, en 1858, fait mention de mâts-balises, qui indiquent aux navires la direction de la passe, … à une distance de deux kilomètres et demi du Pilat.

En avançant encore de deux kilomètres et demi, on arrive au poste de douanes du Sud, en face du banc du Matoc.

À deux kilomètres du poste de douanes est située la pointe du Sud qui se trouve ainsi à une distance de près de 14 kilomètres de la chapelle d’Arcachon Arcachon et ses environs, Oscar Dejean, 1858..

Vers 1830, la carte AD Gironde, cote 2 Fi 2045. dressée en vue d’établir un canal à travers la presqu’île du Cap-Ferret fait apparaître la « côte dite du Pilat », qui fait suite à celle de Moullo.

La carte des Ponts & Chaussées, de 1875, mentionne la plaine du Pilat, Le Pilat, ainsi que la Dune du Pilat qui culmine alors à … 44 mètres !

En 1864, Henri Ribadieu avait attribué Une colonie grecque dans les Landes de Gascogne, Henri Ribadieu, 1864. des étymologies grecques à des noms de lieux du Bassin d’Arcachon : Ferret, courage, Arès, mars, Andernos, viril, Lanton, être inconnu, Gujan, champ, Teich, mur, Biganos, force, Leyre, maigre… et, dans sa liste, apparaît curieusement Pyla, porte.

En 1915, Daniel Meller reprend à son compte l’idée de gréciser le nom de « Pilat », phénomène à la mode sur le Bassin d’Arcachon à l’époque.

À sa suite mais fidèle à la tradition, Louis Gaume construit Pilat-Plage. Ses splendides villas occuperont un territoire où le respect de la forêt reste une condition majeure.

Le 23 septembre 1930, le Conseil municipal est invité à se prononcer sur l’appellation officielle à donner à la station qui vient de se créer et qui englobera, entre autres quartiers : le lotissement de Bellevue, le lotissement de la Société anonyme immobilière de Pyla-sur-Mer, le lotissement de la Société de Pilat-Plage, le lotissement Debray…

Plusieurs appellations sont présentées et leurs auteurs expliquent les raisons de leurs propositions.

Après discussion, et trois tours de scrutin à bulletin secret, le Conseil municipal décide que la station portera le nom de « Pyla-sur-Mer ».

Devant les protestations de la Société Foncière du Sud-Ouest, qui s’estime lésée, et de certains habitants, la délibération est annulée deux mois plus tard : chaque quartier conserve le nom sous lequel il a été construit.

En 1934, il est décidé de publier, avec le concours du Syndicat d’initiative, un livret de 32 pages consacré à Pyla-sur-Mer et Pilat-Plage et comprenant une notice sur chacune de ces stations, des photogravures, des indications sur les horaires des marées, des trains, des cars, des bateaux ainsi que la liste des villas.

Les frais d’édition sont couverts par des subventions de l’Association des propriétaires, du Syndicat d’initiative, de la Société de Pyla-sur-Mer, de la Société de Pilat-Plage, ainsi que par le produit des annonces.

Ce livret, tiré à 15 000 exemplaires, est répandu à profusion et obtient un succès considérable ; c’est là un moyen de propagande excellent, il témoigne par le nombre de villas de l’importance de la station.

Finalement, Pyla-sur-Mer sera choisi pour désigner l’agglomération. Quant à la Grande Dune… elle restera fidèle à Pilat ; haute de ces 100 m, elle est l’un des remparts à l’extension anarchique … des toponymes.

Dans le golfe de Thaïlande, près d’un restaurant de l’île de Koh Tao, plusieurs pancartes en bois indiquent les directions de grandes capitales : Paris, Londres, Bangkok, Genève, Berlin… mais aussi la « Dune du Pila », à 10 080 kilomètres Sud-Ouest du 12 février 2017 !

Nous ne sommes pas les seuls à jouer avec les voyelles : à Carbonne (Haute-Garonne), on trouve un lieu-dit « Pila » que certains éditeurs de cartes postales nomment « Pyla » !

 Classement en Station balnéaire

Le droit d’installer des jeux dans un établissement est subordonné au classement en station climatique.

M. Gaussail, propriétaire de La Pergola, demande ce classement le 14 janvier 1925.

En mai 1925, il justifie sa demande auprès de la préfecture : Les vertus (thérapeutiques du Pyla) sont liées à la conjonction de trois éléments : le bassin, les dunes, la forêt.

Au bassin, elle doit son air richement iodé et salin ; aux dunes, elle doit d’être protégée des vents de terre, nord-est, est, et sud-est ; à la forêt enfin, elle doit cette atmosphère balsamique, riche d’ozone et d’essence de térébenthine, qui en fait un véritable aérosol permanent… une atmosphère pure, non souillée, même au moment de la grande migration estivale Livret d’accueil n° 3, Docteur G. Wolff, 1972..

Il reçoit divers avis favorables, sauf en ce qui concerne l’attribution des jeux Avis favorables du docteur Sémiac, le 12 juillet 1925, mais les opposants sont contre l’attribution des jeux à M. Gaussail, du Conseil municipal du 14 août 1925, de la Commission départementale / station climatique, en septembre 1925, du Conseil départemental d’hygiène en octobre 1925, de la Commission départementale des sites et des monuments de caractère artistique le 21 décembre 1926..

En août 1925, le Conseil municipal donne un avis favorable et décide qu’une taxe de séjour serait instaurée et une chambre d’industrie climatique créée.

En 1926, le préfet donne un avis favorable à l’érection en station climatique du quartier du Pyla-sur-Mer Rapport du Préfet au Conseil général de la Gironde – 1926..

Suite à une délibération du Conseil municipal, une nouvelle demande est faite en 1927.

Mais, en septembre 1930, le Conseil supérieur d’hygiène refuse le classement tant qu’un plan d’ensemble des égouts de La-Teste n’aura pas été établi.

Le Conseil municipal se montre irrité d’un tel rejet qui risque d’enrayer le développement de la région. Malgré l’intervention de Pierre Dignac – il est alors sous-secrétaire à la Marine – auprès de son collègue de l’Hygiène, la décision n’est pas rapportée.

En 1934, l’association des propriétaires de Pyla-sur-Mer demande que Pyla-sur-Mer soit classé comme station climatique.

Ce classement présente un intérêt très important : il constitue en quelque sorte la constatation que la station offre toute garantie de salubrité. La station a de l’eau courante, des égouts, des fosses septiques et les eaux ménagères sont absorbées par des puisards, conditions prescrites pour obtenir ce classement.

On prétend que ce classement ne peut être obtenu parce qu’il n’y a pas d’eau courante à La-Teste. Mais le classement ne peut-il être obtenu séparément pour l’agglomération de Pyla-sur-Mer ? Nous en avons un exemple tout récent : par décret du président de la République, du 12 août 1934, la fraction de la commune de Carnac (Morbihan), dénommée Carnac-Plage a été érigée en station climatique Paru au Journal officiel du 18 août 1934.. Il n’y a donc aucun doute, que la fraction de la commune de La-Teste dénommée Pyla-sur-Mer puisse être érigée en station climatique.

Ce classement permettrait de profiter de la publicité faite par l’Office national du Tourisme. En outre une taxe de séjour pourrait être perçue ; elle serait affectée spécialement, et sous le contrôle d’une Chambre de tourisme, au développement de la station et à son embellissement.

Une nouvelle demande, formulée en 1938, reçoit la même réponse. Ce qui, pour les conseillers, est illogique puisque le Moulleau, qui connaît des conditions d’assainissement identiques, est classé.

En novembre de la même année, le maire fait encore une démarche, avec pour argument qu’il est impossible d’appliquer à toute la commune les mesures exigées pour le classement de Pyla puisque la station est éloignée de cinq kilomètres du centre.

Quand arrive la guerre, la question n’est toujours pas réglée.

En 1948, la municipalité relance la demande de classement en station climatique et balnéaire du quartier comprenant Pyla-sur-Mer et Pilat-Plage, demandé depuis 1925.

À cette fin, elle établit la liste des « curiosités naturelles » de la section : les Passes, le Bassin, les dunes de sables les plus hautes d’Europe (120 m), les forêts de pins maritimes sur les dunes, la plage de sable fin sur 8 km, la baie naturelle et la vue sur la presqu’île du Cap Ferret.

Les bénéfices qui doivent résulter de ce classement doivent permettre de nombreux aménagements touristiques : la construction de jetées pour faciliter le tourisme nautique, l’agrandissement des places publiques et la création de jardins promenades, la construction et l’entretien des voies d’accès aux sites touristiques que sont les dunes, la forêt et le bassin, ainsi que l’aménagement d’un circuit automobile.

Le classement est à nouveau refusé en 1951, le Conseil supérieur d’hygiène ayant mis son veto, faute d’un réseau d’assainissement communal performant.

L’année suivante, le Maire se rend à Paris pour faire avancer le schmilblick. On lui conseille, pour plus de rapidité, de demander d’abord un classement en station balnéaire, puis en station touristique.

En 1953, la totalité de la section bénéficie d’un réseau de distribution d’eau potable. Le règlement d’hygiène est rigoureusement appliqué sur le territoire de la commune.

D’atermoiements en tergiversations, passant même par des fins de non-recevoir, l’affaire est enfin dans le tuyau – d’eau potable – pour finalement aboutir au classement de la station – balnéaire – par arrêté ministériel du 15 juin 1956.

Une chambre d’industrie touristique est créée avec mission de percevoir la taxe de séjour destinée à l’aménagement de la station.

À cette époque, la commune accueille de 35 000 à 40 000 touristes par an.

En 1994, le classement de Pyla est étendu par le classement en site départemental de la Dune du Pilat et de la forêt.

Pour ce qui relève de la construction de jetées pour faciliter le tourisme nautique, l’agrandissement des places publiques et la création de jardins promenades, la construction et l’entretien des voies d’accès aux sites touristiques que sont les dunes, la forêt et le bassin, ainsi que l’aménagement d’un circuit automobile, on verra… plus tard !

 La défense contre la mer

La formation d’une plage résulte principalement de l’apport de sédiments détritiques transportés par les cours d’eau ou produits par l’érosion marine.

L’équilibre entre le dépôt de sédiments et leur redistribution par les courants côtiers détermine la stabilité d’une plage ; le déséquilibre en faveur de l’un de ces deux facteurs entraîne respectivement l’engraissement ou l’érosion d’un littoral.

D’après la loi du 16 septembre 1807, c’est aux propriétaires qu’il appartient de se défendre contre les eaux de toute nature Art. 3 – Lorsqu’il s’agira de construire des digues à la mer, … la nécessité en sera constatée par le Gouvernement et la dépense supportée par les propriétés protégées, dans la proportion de leur intérêt aux travaux ; sauf le cas où le Gouvernement croirait utile et juste d’accorder des secours sur les fonds publics. Cette loi est relative à la prise en charge des responsabilités par les propriétaires riverains en cas d’érosion marine. Elle institue la règle fondamentale de l’initiative et de la maîtrise d’ouvrage conférées aux propriétaires riverains, et de l’imputation financière des travaux, aux propriétés protégées, généralement dans le cadre d’associations syndicales de propriétaires qui, par l’intermédiaire d’une Déclaration de Travaux d’Intérêts Généraux, peuvent effectuer des aménagements sur le domaine Public Maritime..

Les intéressés, soit se défendent eux-mêmes, soit se groupent en associations syndicales, et construisent ainsi des défenses longitudinales.

 Le recul de la côte

Entre 1706 et 1810, sous l’influence de la houle et des courants, le rivage du Pilat a reculé d’environ 350 mètres.

La côte présentait une anse très profonde, le Bassin du Pilat, assez rétrécie sur la carte de Masse, avec un long goulet la reliant à la grande passe du Sud que Masse appelle Vieille entrée du Pilat et qui lui donne presque l’aspect d’un bassin fermé.

Ce goulet est encore plus long et plus étroit sur les plans de Kerney.

En 1810, les cartes ne figurent plus ce bassin. L’ancienne presqu’île du Pilat a été emportée de 1805 à 1813 et la vieille passe du Pilat ainsi que la lagune érodées à nouveau, puis affouillées se sont transformées en une passe nouvelle, longeant le pied des Grandes Dunes jusqu’à environ 1 kilomètre au nord de la pointe d’Arcachon (ou Pointe du Sud) où s’était reformée l’agglomération de pêcheurs.

Cette Passe du Sud n’avait plus que 4 mètres 55 de profondeur Bulletin de géographie historique et descriptive..

Depuis 1801 jusqu’à 1815, les travaux des dunes sont exécutés sur les fonds de l’Administration forestière ; le conducteur résidant à La-Teste est autorisé à laisser enlever les bois morts ramassés dans les semis ou sur la côte moyennant 1 franc la petite yole et 2 francs la grande yole. Il délivre des permis, le garde les reçoit et touche les droits autorisés, et le conducteur emploie ces fonds pour l’entretien des logements des gardes, ou pour des plantations et en rend un compte exact à la Commission des Dunes.

Entre les années 1813 à 1826, la presqu’île du Ferret s’avance de près de 3 kilomètres, en vaste crochet allant d’ouest-sud-sud jusqu’à 900 mètres environ du Pilat, à portée de la voix, disent les traditions. Tout l’appareil émergé de la presqu’île, et immergé de ses bancs, forme une masse insulaire ne laissant, du Moulleau au corps de garde du Pilat, qu’un goulet étroit mais devenu excessivement profond, menaçant bientôt d’érosions désastreuses la côte et la presqu’île elle-même. La profondeur de cette fosse descend jusqu’à 88 et même 92 pieds.

En juillet 1814, le conservateur des forêts Guyet-Laprade écrit que la partie la plus rapprochée de la petite forêt d’Arcachon éprouve de grandes pertes sur 300 toises de longueur par l’effet des courants qui occasionnent tous les ans des éboulements considérables.

En 1826, les marins de la Grande Pêche de La-Teste demandent l’autorisation d’enlever les pins déracinés par la mer depuis la pointe du Bernet jusqu’à celle du Pilat : L’Ingénieur en chef (des Eaux et Forêts) est d’avis qu’il y a lieu d’accorder la faculté au conducteur principal résidant à La-Teste pour l’enlèvement des bois morts sur la côte ou dans les semis. Que ces permissions devront être remises au garde et seront spéciales par charge d’homme, de cheval, ou par bateau petite et grande yole, lesquelles seront délivrées sans frais.

Bordeaux, 20 mars 1826 Rapport Saint-Aubin du 15 mars 1826 (Arch. Eaux et Forêts.)

Depuis 1851, et surtout depuis 1890, les affouillements continuent.

En 1854, le rivage a un peu avancé vers l’ouest au Moulleau, mais a reculé encore de 200 à 500 mètres au sud et jusqu’à la pointe du Sud.

Le 31 mars 1855, à la suite d’une décision ministérielle du 21 septembre 1854, Jules Marie Pairier, ingénieur ordinaire du service des Ponts et Chaussées, proposait, pour guider le navigateur, de construire des amers en charpente le long de la côte, espacés d’environ 6 milles, d’établir de nouvelles bouées sur la passe et dans le bassin et de remplacer, une fois la passe fixée, les mâts-balises, qui existaient alors, par deux tours en charpente portant chacune un fanal ; pour avoir une passe d’accès facile, de fixer sa position dans une direction à peu près normale à la côte et de fermer les chenaux secondaires, au moyen : 1° D’une jetée placée au sud, se prolongeant du côté du large, dans la direction de l’est à l’ouest jusqu’à l’alignement de la côte et rattachée par une courbe à la rive sud, défendue elle-même sur toute la longueur soumise aux érosions, soit sur 5 300 mètres ; 2e D’une autre jetée partant de l’extrémité du cap Ferret, établie sur le banc du Toulinguet, longue de 2 000 mètres et dirigée vers l’extrémité de la jetée sud, de manière à éviter la déviation de la passe vers le nord, tout en restant en deçà de l’alignement de la côte ; 3e D’épis de défense placés près de l’enracinement de la jetée nord, sur la côte extérieure du cap Ferret, jusqu’à 4 000 mètres de ce cap. La largeur laissée libre entre les jetées était de 2 000 mètres ; elles étaient submersibles et arasées à 1 m 50 au-dessous des plus basses mers. Cet avant-projet établissait, à environ 11 millions de francs, les dépenses prévues. Le 16 février 1857, une décision ministérielle prescrivait de réduire les travaux projetés à la défense de la rive sud du bassin et l’établissement d’une jetée à la suite, limitée provisoirement à la rencontre du banc de Matoc ; l’exécution de la jetée nord devant être écartée pour le moment.

Le projet définitif dressé dans ce sens fut déposé le 5 novembre 1858, avec une prévision de dépenses de 7 500 000 fr, la jetée sud étant réduite à 1.715 mètres. Le 14 août 1860, le Conseil général des ponts et chaussées donnait un avis favorable à l’exécution du projet ; cependant l’État ayant restreint ces travaux à la défense de la rive extrême sud seulement, avec une dépense de 1 800 000 fr, les ingénieurs, dans un rapport du 6 mars 1862, exprimèrent l’avis que les travaux, ainsi incomplets, ne tarderaient pas à être détruits et qu’en outre la dépense atteindrait 2 600 000 fr. Devant la gravité de l’affirmation, l’État omit de consacrer 5 millions aux travaux de l’entrée du bassin, et le 30 novembre 1862, un nouveau projet, d’une jetée mixte, fut déposé dans ce sens.

Ce projet de digue n’eut pas de suite, on construisit néanmoins des amers et on établit un système complet de balisage des passes et des chenaux intérieurs pour la navigation de jour Le Bassin d’Arcachon – Géographie rétrospective du Bassin …, Ch. Duffart, Comptes rendus du XXVIe Congrès national des Sociétés françaises de géographie, 1905..

On lit dans un rapport administratif du 24 décembre 1894, que, de 1886 à 1891, la mer a avancé de 37 mètres en moyenne par an et fait tomber en moyenne 75 arbres par an ; que depuis 1884, le poste des Douanes du Sud, (près de l’embarcadère actuel du Gramuge) s’est déjà abîmé deux fois dans la mer, que dans deux ans, le sémaphore n’existera plus (ce qui arrivera en effet)  Bulletin de la Société de géographie commerciale de Bordeaux, 1934. BNF 8G299. & Archives de la 29e Conservation..

La forêt domaniale de La-Teste perd 49 hectares, dont 21 hectares en zone littorale et 28 hectares de terrains boisés ; les matériaux enlevés sont repris par la marée montante et déposés, à peu de distance, au nord, où ils envahissent la dune boisée du Sabloney  Note sur les dunes de Gascogne, par J. Bert, 1900. Ministère de l’agriculture. Administration des Eaux et Forêts. Exposition universelle internationale de 1900, à Paris. .

Au sujet des érosions, ce fait est attesté par des inscriptions que nous avons trouvées sur la maison forestière du Moulleau, (dite aussi du Figuier, située approximativement au rond-point actuel éponyme), et qui indiquent pour la distance de la maison au bord du bassin : 480 mètres en 1812, 167 mètres en 1852, 149 mètres en 1863 ; aujourd’hui, (1879) cette distance n’est plus que de 140 mètres.

M. Grandjean ajoutera que cette même distance s’était réduite à 136 mètres en 1882 et 128 mètres au 1er juillet 1895 Procès-verbal d’aménagement de la forêt domaniale de La-Teste, M. Grandjean, inspecteur adjoint des Eaux & Forêts, 1879. Les Landes et les dunes de Gascogne, Grandjean, 1897..

Quand l’État possédait les pignadas allant des Abatilles au Pilat (notamment de 1885 à 1904), il n’y avait pas d’année où, soit sur cette partie de la côte, soit plus au sud, il ne dut vendre des pins du bord de mer déracinés par l’érosion ou immédiatement menacés par elle.

À la date du 13 septembre 1916, la mer a pour limite sur la partie du littoral comprise entre la maison Montena M. Sawiez nomme ainsi la maison forestière du Figuier sur sa carte dressée en 1854. et la dune du Sabloney, une ligne, figurée sur le plan annexé au décret du 4 mai 1920 par un trait noir continu, allant du piquet n° 1 au piquet n° 19 et portant, dans son ensemble, la mention « limite du rivage de la mer » J. O. du 11 mai 1920..

En 1922, le rivage est à 500 mètres à l’est de celui de 1854 au Pilat, et à 1 200 mètres dans la région de la Grande Dune blanche du Sabloney et de la pointe du Sud.

Depuis 1922, ce mouvement s’est poursuivi, sans interruption.

Voici longtemps que l’emplacement des premiers essais de semis de pin de Brémontier, en 1787-1792, sont engloutis dans les flots et que les navires passent là où naquirent les premiers « semis du gouvernement ».

En 1929, reportant sur le plan de la forêt domaniale de La-Teste, levé en 1875, la ligne actuelle du rivage, on constate ce qui suit : La maison forestière des Gaillouneys était en 1875 à 1 140 mètres du rivage ; elle n’en est maintenant (1929) qu’à 545 mètres (et 470 mètres en septembre 1933 Les gaillouneys ne sont pas érodés par la mer. La propriété des dunes, Bernard Saint-Jours, 1935. et à 396 mètres du banc du Gramuge Bulletin de la Société de géographie commerciale de Bordeaux, 1934. BNF 8G299.). Plus au sud, la mer a emporté de 1875 à 1927 : 740 mètres au droit du garde-feu n° 21 (là le rivage est à 600 mètres à l’est de l’emplacement de l’ancien sémaphore abîmé dans les flots en 1896), 900 mètres au droit du garde-feu n° 19, 480 mètres au droit du garde-feu n° 18, 250 mètres au droit du garde-feu n° 16, 280 mètres au droit du garde-feu n° 14.

En face de la maison de la Salie, il y a, par contre, un léger atterrissement (environ 60 mètres de flèche). Puis, au sud, l’érosion reprend ; elle a enlevé 240 mètres en face du garde-feu n° 10, 260 en face du garde-feu n° 9, 220 en face du n° 8, pour finir à zéro au garde-feu n° 3 (kilom. 119)  Variations récentes de la ligne du rivage océanique de Gascogne, Pierre Buffault, Bulletin de la Section de géographie / Comité des travaux historiques et scientifiques, 1929..

Nous pouvons donc constater un recul constant de la côte au cours des siècles derniers.

Mais nous pouvons noter, pour ce qui nous intéresse, que :

– cet état de fait est connu des habitants…

– certes, il y a bien recul de la côte, mais la plage subsiste : selon un phénomène naturel, lors des tempêtes, la plage est alimentée par les dunes situées en arrière, la dune se reconstituant lors des accalmies par une remontée du sable.

 Les perrés

Placés le long du trait de côte, les perrés contribuent à protéger l’arrière-pays de l’érosion côtière.

En janvier 1924, suite au raz-de-marée Le marégraphe indique entre 5 m 10 et 5 m 20 ; en 1882 il avait enregistré 5 m 40. Daniel Meller constate les dégâts de Pyla-sur-Mer. À quelque chose, malheur est bon, dit-il ; j’espère que maintenant les propriétaires comprendront qu’ils doivent faire les perrés qu’ils se sont engagés à construire ; qu’ils relisent leur acte de vente L’Avenir d’Arcachon du 20 janvier 1924..

Quels dégâts y a causé le dernier raz de marée ! Les terres ont été emportées sur une profondeur de dix mètres. De nombreux pins déracinés jonchent le sol, semblables à des cadavres. En présence d’un pareil désastre et des perpétuelles menaces de l’océan, des mesures de défense s’imposent.

Les propriétaires riverains constituent un syndicat Au journal Officiel du 10 février 1924 : le 5 février 1924 est constitué le « Syndicat de défense des intérêts de Pyla-sur-Mer » (fondé le 20 janvier) dont le but est de défendre les propriétés contre l’envahissement de la mer et l’amélioration en général, de Pyla-sur-Mer. Le siège social est au chalet Robinson, avenue Centrale. Ce Syndicat a pour but la défense des propriétés contre l’envahissement de la mer, selon l’article 3 de ses statuts. Est aussi constitué le « Syndicat des Propriétaires Riverains de Pyla-sur-Mer », autorisé par arrêtés préfectoraux des 15 septembre 1926 et 4 août 1930 ; il a pour but et missions d’assurer l’exécution et l’entretien des travaux de protection et de défense contre la mer. pour la construction d’un perré qui aura trois mètres de profondeur et s’élèvera de deux mètres au-dessus du sable. Les travaux se feront sous la surveillance des Ponts-et-chaussées qui estiment la dépense à 800 francs le mètre. Il y aura une adjudication et, par suite, peut-être un rabais. De toute façon, les propriétaires ont en perspective une lourde charge, mais leur contrat d’achat et leur propre intérêt les obligent à la subir L’Avenir d’Arcachon du 23 mars 1924..

Les terrains, certes, sont vendus bon marché, en contrepartie d’avoir à se défendre contre la mer : sur ce point, le cahier des charges du lotissement D’après M. Jacques Ragot, le plan du lotissement et son cahier des charges ne sont présentés au Conseil municipal de La-Teste que le 21 novembre 1924. ne souffre aucune contestation !

Les travaux sont adjugés pour plus de 600 mètres : dès août 1924, deux cents mètres de digue monobloc en ciment armé commencent à s’élever le long de la plage de Pyla-sur-Mer.

C’est ainsi que la protection de 4 420 mètres de côte est désormais sur les rails !

C’est sans contestation possible le mérite de Daniel Meller d’être le précurseur de ce paysage si caractéristique du Pyla avec ses perrés inclinés, surmontés d’un mur de garde (chasse-mer) qui réfléchit la houle, heurtant violemment la vague suivante, la faisant déferler en provoquant une forte mise en vitesse et facilitant le franchissement du mur Ouvrages de protection des côtes, Daniel Caminade, Éditions techniques de l’ingénieur..

Ce travail considérable augmente la vogue de l’admirable parc qui devient, de plus en plus, le rendez-vous de la haute société.

Les terrains se vendent encore à des prix modérés D’après L’Avenir d’Arcachon du 17 août 1924..

En 1928, Joanne mentionne que des perrés protègent le rivage de la nouvelle station contre les vagues parfois furieuses de l’Océan… Fin 1930, tandis que la plus grande partie des perrés de Pyla résistent, ceux d’Arcachon et de Moulleau sont très éprouvés, le vent soufflant avec plus de force sur cette partie de la côte D’après L’Avenir d’Arcachon du 9 novembre 1930..

En 1931, on annonce que l’État vient de nous accorder (il s’agit d’Arcachon) sur le chapitre des calamités publiques une subvention de 250 000 francs pour réparer nos voies détériorées par la dernière tempête. Il ne faut pas confondre ce secours avec celui accordé à la Société du Pyla pour réfection des perrés et sur lequel on continue à garder un silence trop prudent, tant sur le montant de la somme que sur les noms des bénéficiaires D’après L’Avenir d’Arcachon du 24 mai et 28 juin 1931. M. Bord, président du jeune syndicat de défense de la plage de Pyla et d’un coin du Moulleau qui se trouve dans la commune de La-Teste, a prouvé son activité en obtenant de l’État une forte subvention (700 mille francs dit-on) pour réparer les perrés détruits ou endommagés par la dernière tempête.

Quant au musoir de la Corniche, prenant appui sur le blockhaus qui a dévalé la pente, il ne sera construit qu’en … 1994 !

 Débarcadère

En Conseil municipal le 6 mars 1931, au moment où de nombreuses villas ont pu obtenir le concours de l’État pour l’exécution de mesures de protection contre la mer, M. Dignac, maire-ministre, pense que le moment est venu de réclamer la construction d’un môle-débarcadère aux environs immédiats de Pilat-Plage.

L’édification de cet ouvrage présenterait un intérêt indéniable pour les populations riveraines du Bassin : facilité pour les pêcheurs testerins de débarquer à un point de la côte jusqu’à ce jour inaccessible et d’accélérer l’acheminement du poisson vers les marchés voisins ; protection de la plage et des propriétés voisines ; accostage et refuge au besoin pour les bateaux divers ; développement, enfin, du tourisme nautique.

Le Conseil municipal souhaite que les travaux, qui présentent un caractère d’intérêt général, soient pris en charge par l’État, sur les crédits de l’équipement national.

Le 9 novembre 1932, une lettre de l’association des propriétaires dit qu’aucune décision n’a été prise concernant le projet de passerelle (3 000 francs) qui formerait également épi devant la place Meller (à côté de l’hôtel que souhaite construire Daniel Meller), le Conseil d’administration ayant décidé que les fonds disponibles seraient affectés à la construction d’un débarcadère à l’avenue des Roses.

Le mardi 28 novembre 1933, les représentants des groupements intéressés de la station, en particulier le Syndicat des propriétaires riverains et l’Association syndicale des propriétaires de Pyla-sur-Mer, se sont réunis, en présence de M. Lévêque, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, en vue d’établir un projet de construction d’une jetée à Pyla-sur-Mer, presque identique à celle du Moulleau et qui serait implantée au droit de la place Meller D’après L’Avenir d’Arcachon du 7 décembre 1933..

Le 23 juillet 1938, Ch. Olivari Probablement Charles Olivari, Lieutenant-colonel d’infanterie puis armateur (Pêcheries de l’Océan à Arcachon), marié à Madeleine Veyrier-Montagnères, fille de James. résidant 11, rue Barennes à Bordeaux écrit au Maire de La-Teste : Les deux Syndicats : celui des Propriétaires Riverains du Pyla et celui des Propriétaires du Pyla, en la personne de leurs Présidents, ont l’honneur de solliciter de la Municipalité de La-Teste, la mise à exécution du plan prévu de la jetée au droit de la Place Daniel Meller, de manière qu’un Poste d’accostage soit réservé à cette Plage, au même titre qu’Andernos et le Cap Ferret possèdent des Passerelles ou débarcadères.

Cet appontement contribuerait à la Défense de la plage et, pour les Estivants, il serait une amélioration des relations par eau avec le Cap Ferret. Il y aurait là, de plus, semble-t-il, pour les Patrons de Barques de La-Teste, la possibilité de s’y établir le dimanche, en permettant aux Étrangers de traverser directement sur le Ferret et inversement.

Dans ces conditions, nous demandons, vu l’importance des contributions payées par les Propriétaires de Pyla, que la question du financement de ces travaux soit envisagée par le Conseil municipal de La-Teste, en application avec le Décret-loi du 17 Juin 1938, relatif à la bonification des intérêts concernant les sommes empruntées pour des constructions.

Les études sont déjà faites depuis plus de deux ans et prêtes, des subventions promises. On pourrait même envisager, semble-t-il, une réalisation au minimum au moins équivalente à celle d’Andernos, par réduction des devis en importance, pour le plus grand bien du renom de la Ville de La-Teste et de sa Plage.

Nous vous demandons de vous soumettre, à nouveau, dans une réunion que nous sollicitons, nos plans, revus par le Service Maritime pour qu’il vous soit possible de définir la répartition des centimes additionnels que devraient supporter les Contribuables, pour parfaire l’annuité d’un emprunt gagé par la Commune et ne dépassant pas 200 à 250 000 FR, à notre point-de-vue.

 Les épis

Lorsqu’il ne s’agit plus de protéger simplement les propriétés riveraines par des défenses longitudinales, mais bien d’obtenir, en général au moyen d’épis bien fixés aux revêtements longitudinaux, la constitution et l’entretien d’une plage suffisante pour permettre, autant qu’il est possible, à tout état de marée, la circulation générale du public, ainsi que l’installation de tentes et autres accessoires des plages touristiques, le problème devient celui de la constitution et de l’entretien de plages importantes ; il intéresse beaucoup plus directement le public ; on peut même dire que, lorsqu’on consolide et que l’on entretient une plage permanente, on réalise une œuvre qui est entièrement d’utilité publique.

Les perrés provoquent la réflexion de la houle et constituent un obstacle brutal au déferlement des vagues. L’énergie des vagues n’est plus dissipée le long des plages et le phénomène érosif s’en trouve accentué. D’où s’est avérée nécessaire la construction des épis Les épis augmentent localement la largeur de la plage située en amont. La plage ainsi formée est caractérisée par sa forme en « dents de scie », due à l’accumulation de sable en amont des épis et au déficit correspondant en aval des épis. perpendiculaires au trait de côte, pour retenir les sédiments déplacés par la dérive littorale : il s’agit de faire monter le sable aux endroits où la mer dénivelle et creuse son lit au risque de sous-miner le rivage D’après L’Avenir d’Arcachon du 26 avril 1931..

Le 14 avril 1930, la délibération des syndics du lotissement de Pyla-sur-Mer évoque la construction d’épis au droit de la place publique (place Daniel Meller). Les travaux de battage des pieux sont effectués par l’entreprise Gaume.

Le 24 novembre 1931, le Syndicat des Propriétaires Riverains de Pyla-sur-Mer adresse un courrier, à Monsieur le maire de La Teste-de-Buch :

La dénivellation continue de la plage a conduit notre syndicat à rechercher les moyens propres à assurer la protection du pied des perrés, éviter les infiltrations des remblais au travers des palplanches des ouvrages et protéger la plage contre le désensablement.

En présence des résultats indiscutables obtenus par un système d’épis que certains propriétaires ont fait établir, à leurs frais, suivant les suggestions du Syndicat, nous avons demandé à MM. les ingénieurs du service maritime de dresser un Projet d’ensemble Extrait du courrier du 24 novembre 1931..

L’Ingénieur en chef du service maritime de 1a Gironde, François Lévêque, que l’administration a mis à la disposition de l’Association, le 14 avril 1931, produit un rapport qui nous intéresse au plus haut chef :

La défense de la côte comporte, d’une manière générale celle de la berge et celle de la plage. C’est là une distinction très importante qui a été souvent perdue de vue.

Or les buts que l’on se propose, et par suite les régimes financiers, ne sont nullement les mêmes pour la défense de la berge, qui est une question privée, et pour la défense de la plage, qui est une question publique.

Du point de vue chronologique il y a d’ailleurs lieu de remarquer que c’est à peu près toujours la défense de la berge qui est considérée en premier lieu pour la défense des centres habités ; ce n’est qu’après qu’apparait la nécessité de défendre la plage elle-même (les travaux précédents ayant généralement un impact négatif sur le profil de la plage).

[…]

Le problème, qui est celui de la constitution et de l’entretien de plages importantes, intéresse beaucoup plus directement le public… Dans de tels cas, 1’État et les autres collectivités interviennent de façon beaucoup plus massive au point de vue financier.

Lorsque… d’importantes associations intéressées sont créées, comme c’est maintenant le cas pour tout le front de mer depuis Arcachon jusqu’au Pyla, il est évidemment beaucoup plus facile de prendre cette association syndicale pour maître de l’ouvrage. Elle sera beaucoup mieux placée au point de vue de la construction d’ouvrages nouveaux en liaison avec les anciens, et aussi de leur entretien, puisqu’elle est déjà chargée des défenses longitudinales privées.

Mais alors, les collectivités locales ou l’État interviennent financièrement, au titre du premier établissement, de manière plus sérieuse que dans le cas des défenses longitudinales privées, dans le but que les ouvrages, somme toute publics, de la plage soient convenablement exécutés, faciles à entretenir, bien reliés aux défenses longitudinales et bien adaptés à leur but d’intérêt général.

[…]

Si on examine plus particulièrement le cas de la rive Sud du bassin d’Arcachon, à l’ouest, on voit sur le plan d’ensemble qu’une bonne partie de cette zone de côte est déjà couverte par des revêtements privés longitudinaux.

Il reste encore à couvrir par de telles défenses longitudinales une bonne partie de la zone du Pyla qui avoisine le Casino jusqu’à la grande dune, puis certaines zones qui appartiennent à la commune d’Arcachon, toutes zones où d’ailleurs les attaques de la mer ne se font pas, actuellement, sentir très vigoureusement.

Une bonne partie également de la plage, dans la zone attaquée, a été consolidée par un système d’épis en bois, qui paraissent jouer convenablement leur rôle d’ossature de plage permanente à tout état de marée. Bien entendu, le fait que, à la suite de la création de ces épis, le sable monte au-devant des perrés longitudinaux, ajoute une défense supplémentaire à celle que constituent déjà ces perrés privés pour les propriétés d’arrière ; de telle façon que tout secours qui est apporté à la construction d’épis sur la plage publique amène en même temps une amélioration sensible des dépenses d’entretien des ouvrages privés longitudinaux préalablement construits le long d’une côte dénudée. C’est ce qui explique que la construction de plages publiques par le moyen d’ossature en épis convenables justifie nettement un apport financier des propriétaires privés dans la construction des épis de plage. Mais, pour ces plages, il s’agit surtout d’une question d’intérêt public, et le maître de l’ouvrage doit être, soit une collectivité, soit une association syndicale assez puissante pour pouvoir donner tous apaisements aux bailleurs de fonds publics quant à la bonne exécution et à l’entretien ultérieur des ouvrages de défense.

[…]

Où en est-on, en fait, sur la rive Sud du bassin d’Arcachon ?

Les défenses longitudinales sont constituées à peu près partout sur le front de mer des trois sections du bassin d’Arcachon (parc des Abatilles exclu).

Il en est de même pour les défenses longitudinales du Syndicat du Pyla-sur-Mer qui ne sont discontinues que très peu, dans le voisinage de la grande dune.

[…]

Au droit du Syndicat du Pyla, les courants littoraux principaux se trouvent assez au large de la côte pour qu’on ait pu utiliser le système classique de nombreux épis en bois s’appuyant sur la digue longitudinale préalablement établie.

Sur le front de mer de 4 420 mètres du Syndicat, il a été prévu la défense par des épis d’une longueur totale de 3 640 mètres en laissant de côté, au moins momentanément, environ 780 mètres situés dans le voisinage du Casino, vers la grande dune, dans une zone où, jusqu’à présent, la plage tient naturellement dans des conditions acceptables.

Le projet de protection par des épis de la plage du Pyla, sur 3 640 mètres, a été, à la demande du Syndicat, dressé par les ingénieurs du service maritime de la Gironde, que l’administration supérieure avait mis à la disposition de l’Association, le 14 avril 1931.

Ce projet comporte une dépense totale de 700 000 francs. Il comprend l’exécution de 80 épis en bois ayant individuellement une longueur de 30 à 35 mètres (2 600 mètres au total), espacés également de 30 à 35 mètres.

Les épis sont constitués par des pieux ayant, en principe, leur origine au droit d’un mur de refend ou chevalet du perré longitudinal pour aboutir, au large, à la côte + 2.00.

Dans leur réunion, tenue le 22 novembre 1931, les Syndics décident qu’il sera demandé aux Pouvoirs Publics les subventions indispensables pour permettre 1’exécution complète et immédiate de 1’ensemble de ces travaux dont l’urgence est reconnue par le Service Maritime, la situation actuelle laissant redouter des catastrophes inévitables ; faisant suite à une délibération du 12 juin 1932, le Syndicat demande au département de la Gironde une subvention pour l’exécution de ce programme d’épis

Le 10 septembre 1932, le Conseil général vote un crédit de 100 000 francs à titre de participation dans les travaux complémentaires projetés par le Syndicat des perrés d’Arcachon. Le Syndicat des Propriétaires Riverains de Pyla-sur-Mer s’engouffre dans la brèche et adresse une demande de subvention au Conseil général qui l’aborde lors de ses séances des 10 mai 1933 et jours suivants : Le Syndicat lui a demandé de consentir une contribution de un quart des travaux envisagés, ce qui, pour un ensemble de 700 000 francs, correspondrait à une contribution départementale de 175 000 francs. Le principe de cette subvention a été voté par le Conseil général, le 11 mai 1933, et le crédit correspondant inscrit au budget supplémentaire, le 13 mai 1933, sous la dénomination de la « Plage de Pyla-sur-Mer-Subvention ».

Je me rappelle qu’à ce moment déjà, ainsi que l’indiquait notre rapport des 27-28 octobre 1932, le Syndicat avait dû exécuter déjà les travaux les plus urgents en deux endroits les plus particulièrement menacés et conformément au projet approuvé par l’administration supérieure.

En effet, devant la situation dangereuse créée après de dures tempêtes par l’amaigrissement de la plage en deux points particulièrement menacés du périmètre syndical, l’Association avait dû décider, le 20 novembre 1932, d’entreprendre les travaux de première urgence particulièrement nécessaires en y affectant toutes les ressources du Syndicat.

Ces travaux de la première tranche ont été commencés en février 1932. Ils ont comporté, tout d’abord, la construction de 6 épis dans la région Nord du périmètre syndical, puis celle de 11 épis dans la région Sud. Ces premiers travaux, terminés le 1er juillet 1932, ont dû être complétés en février 1933, par la construction d’urgence de 4 nouveaux épis à l’extrémité Nord du périmètre.

L’ensemble de ces travaux de première tranche d’urgence, exécutés avant la décision du Conseil général, et signalés de nouveau à M. le Préfet de la Gironde dans mon rapport du 22 mars 1933, a coûté 94 684 fr 61, et ont été terminés en juin 1932.

Après la décision du Conseil général, accordant la subvention de 175 000 francs et l’inscrivant au budget supplémentaire de 1933, le Syndicat a mis en exécution la seconde tranche de travaux. Cette seconde tranche, évaluée à 105 000 francs, est actuellement en cours d’exécution, conformément au projet approuvé successivement par l’administration supérieure et par l’autorité préfectorale. […]

Le total des dépenses qui vont être faites au titre des deux premières tranches de travaux est de 200 000 francs. En appliquant le principe de la subvention départementale du quart, c’est donc une somme de 50 000 francs qu’il y aurait lieu, pour le département, de verser dans la caisse syndicale

En outre, le Conseil général aurait à envisager les modalités de réalisation effective du complément de la subvention promise, c’est-à-dire de 125 000 francs, probablement au titre du budget supplémentaire de 1934.

L’Ingénieur en chef du service maritime de 1a Gironde

F. Lévêque Tiré du rapport Lévêque, paru dans L’Avenir d’Arcachon de mai et juin 1934.

Lors de ses séances, le Conseil général doit se prononcer sur le montant des travaux évalué à 700 000 francs ; une participation départementale du quart, soit 175 000 francs, pourrait être votée.

S’engage alors une discussion de marchands de tapis : Si vous donnez satisfaction à la demande formulée par la Société du Pyla-sur-Mer, bien qu’il ne s’agisse pas d’une grosse somme, vous allez néanmoins créer un précédent dangereux, et vous allez, en outre, donner l’impression aux acheteurs que le terrain du Cap Ferret sera abandonné et ne sera pas défendu, alors que l’autre, celui du Pyla, aura une digue dans la construction de laquelle le Conseil général prendra sa part de frais […]

Ce qu’il y a, au Pilat-Plage, qui n’a de plage que le nom, c’est la construction entreprise d’un casino, et c’est pour justifier l’hôtel et le casino que l’on veut faire une plage, et on veut essayer de la faire aux frais du département […]

Le courant qui actuellement déferle sur le Pyla menace non pas l’emplacement d’un futur casino, non pas les villas situées au Pyla, mais toute la côte sud, c’est-à-dire la côte qui va depuis le Pyla jusques et y compris le Moulleau […]

Ce que vous n’avez pas refusé à Soulac (il s’agit des 46 millions de francs consacrés aux travaux importants entrepris aux Arros), vous avez le devoir de le faire pour le Pyla […]

Les courants du bassin d’Arcachon viennent, comme d’ailleurs au Cap-Ferret, buter contre le Pyla et menacent toute cette partie de côte. Il faut les arrêter au Pyla parce que c’est d’abord plus facile et plus commode…

Lors de la séance du Conseil général du 11 mai 1933, M. Dignac, comme maire de La-Teste et Conseiller général, dit qu’il n’a pas à verser un sou pour se substituer à la Société immobilière et que l’État a tout pouvoir pour mettre celle-ci dans l’obligation de remplir les clauses de son contrat L’État a troqué son domaine en faveur d’une société immobilière, et, en vertu des clauses du contrat, cette société a l’obligation de s’occuper de la défense de la côte..

Au cours de cette même séance, on assiste à une prise de bec entre les deux Pylatais :

M. Saufrignon – Je crois que notre collègue M. Langlois Louis Langlois possède L’Oustaou, 258 Côte d’Argent au Moulleau. Il réside à Toulenne dont il est le maire de 1925 à 1953 ; il est Conseiller général pour le canton de Langon de 1931 à 1940, & 1945 à 1964. est complètement dans l’erreur. […] Vous habitez une très belle villa au Pyla, mon cher collègue ; je suis surpris que vous ne soyez pas mieux au courant de la situation. […]

Ces perrés ne défendent pas seulement les riverains, ils défendent également la zone située en arrière, zone dans laquelle se trouve précisément la villa de M. Langlois ! (rires).

M. Langlois – Évidemment, Messieurs, moi qui n’habite pas au bord même de la mer comme M. Saufrignon Benjamin Saufrignon, Conseiller général de Pessac, maire de Mérignac, est un industriel avisé. M. Saufrignon savait que cette contribution permettrait, en entreprenant les travaux, d’obvier au chômage, donnant ainsi aux ouvriers du Bassin le témoignage effectif d’une sollicitude, dont l’opposition du socialiste Digneaux leur refusait., au Pyla, je ne suis pas aussi intéressé…

M. Dignac, ne peut s’empêcher d’ajouter sa pointe de sel à l’encontre de M. Langlois : la connaissant, aussi bien, sinon mieux que M. Saufrignon, du moins si cette connaissance est en proportion de la superficie de terrains possédée.

Il faut attendre le 9 septembre 1933, pour voir le Conseil général voter le crédit de 175 000 francs, soit le quart de la dépense prévue.

Mais survient l’orage de grêle qui dévaste le vignoble et les cultures de tabacs de la vallée de la Garonne. Et alors nous reprenons ces 175 000 francs ; nous les reprenons pour donner du pain à ceux qui n’en ont pas.

Et tout le monde s’est incliné.

En séance du 23 octobre 1934, les conclusions du rapport de la commission sont rejetées par 11 voix contre 7. Le crédit n’est pas adopté Rapport de la séance du 23 octobre 1934 du Conseil général..

Pour la petite histoire, nous noterons le remboursement de droits d’octroi perçus par la Ville sur M. Louis Gaume pour la construction d’épis L’Avenir d’Arcachon du 13 avril 1934..

Le Syndicat n’ayant obtenu de subvention ni de l’État, ni du département, a, jusqu’à maintenant, pris à sa charge les dépenses nécessitées par la défense des points du périmètre syndical les plus menacés.

Ces dépenses engagées s’élèvent, en 1935, à près de 143 000 francs.

Pour la réparation des dégâts causés aux ouvrages par les tempêtes de décembre 1935, janvier et février 1936, le Syndicat des Propriétaires Riverains de Pyla-sur-Mer demande un concours financier à l’État.

La commission départementale est d’avis de ne pas s’engager dans la dépense nécessaire qui serait de l’ordre de 250 000 francs Rapport de séance du 12 mai 1936 du Conseil général de la Gironde..

Dans sa séance du 17 novembre 1936, le Conseil général accorde au Syndicat une subvention de 175 000 francs, représentant le quart des dépenses ; 43 des épis prévus au projet ont été construits, et certains d’entre eux ont été allongés ; les dépenses faites se montent à 240 000 francs.

La tempête de la nuit du 28 au 29 janvier 1937 a des effets désastreux.

Si vous suivez la côte du Moulleau à la dune du Sabloney, vous remarquerez les effets de plus en plus visibles de la tempête. À partir de la propriété de M. Exshaw, le sable de la plage a été enlevé sur une profondeur d’un mètre à 1 m. 50. Les poteaux de mine, qui constituent une partie des travaux de défense de la plage, sont complètement dégagés. À partir de la propriété de M. Villeminot, les perrés sont déchaussés et, par endroits, défoncés. Sous la violence des vagues, d’énormes blocs de ciment ont été descellés et rejetés plus loin.

Le point qui semble avoir le plus souffert est la villa Don Cupi, appartenant à M. de Rothschild. Sur plus de 20 mètres, le perré a été littéralement pulvérisé et l’eau a creusé, dans la dune, une énorme excavation, déracinant cinq pins qui bordaient la propriété.

À voir toute cette dévastation, on jurerait que l’endroit a subi un bombardement. Les colères de la Nature sont parfois plus terribles encore que la méchanceté des hommes L’Avenir du Bassin d’Arcachon du 6 février 1937..

Pierre Dignac, dans la séance le l’Assemblée nationale du 5 février 1937, demande au ministre des Finances, quels sont les moyens, autres qu’une proposition de loi, qu’il pourrait lui indiquer pour trouver les moyens pour couvrir les dépenses à engager J.O. du 5 février 1937..

Un nouveau projet, d’un montant de 700 000 francs, représentant les travaux restant à réaliser, comporte la construction d’épis plus longs et l’allongement de certains épis déjà construits ; il est approuvé par M. le Ministre des Travaux publics le 2 mai 1939, qui fait connaître que l’État ne peut actuellement subventionner les travaux Rapports et délibérations, Conseil général de la Gironde, 1939..

Un futur proche lui apprendra qu’il aura d’autres chats à fouetter…

Suite à des relevés topographiques, effectués en 1962 entre l’hôtel des Brisants et la Corniche, il ressort que les épis n’apportent qu’un faible élément dans la conservation de la plage.

On constate que l’amaigrissement de la plage et de l’estran, en progression ces dernières années, est dû, en partie, à la construction des 350 derniers mètres de perrés. L’édification de digues, boulevards, murs de villas etc. supprime les prélèvements de sable sur les dunes, prélèvements indispensables, compensant en partie la soustraction effectuée par l’érosion.

Ces constructions indispensables à la vie de la station, sont tout de même en partie responsables de la rupture d’équilibre qui a entraîné l’affaissement de la plage et de l’estran.

Un épi genre Cap Breton, à condition que cet épi s’enfonce très large après le niveau de basse mer, pourrait être la solution.

En 1993, est édifié l’épi maçonné du Figuier avec, en son sein, le collecteur des eaux pluviales de la place Meller.

En même temps sont effectués les travaux de remodelage de la Dune pour éviter la formation de cavités qui accélèrent l’avancée des sables Sud-Ouest du 25 mai 1993..

 Solution technique retenue en 2002

Il s’agit d’absorber l’énergie de la houle par un réensensablement massif de l’ordre de 1 100 000 m3 sur une longueur de 3,25 km, depuis la bordure de la Corniche jusqu’à la place Meller. Ceci dans le but de rétablir un talus de pente moyenne de 15%, et l’estran avec une pente moyenne de 5 %.

Le rehaussement de l’estran sera au maximum de 3 mètres au pied du perré depuis le musoir de la Corniche et au minimum de 1 mètre à l’extrémité nord (place Meller). La largeur de l’estran restauré sera variable : 60 mètres dans les premiers 350 mètres à partir de l’avenue de la Corniche, 70 mètres dans les 350 mètres suivants, 80 mètres dans les 2,5 km restants jusqu’à la place Meller.

Les matériaux sont extraits sur le flanc est du chenal de Bernet, dans une bande de 82 ha, depuis le musoir de la Corniche jusqu’à l’avenue des Rossignols au nord. L’extraction est effectuée sur une épaisseur comprise entre 1 à 2 mètres et sur une largeur de 150 à 600 mètres.

Le talus et la plage, rechargés par des sables de granulométrie analogue à celle des sables en place vont être soumis à un processus d’érosion dû à l’action combinée des courants de marée sur le talus, et du transit littoral engendrés par les houles et clapots sur l’estran.

Cette érosion vers le nord a fait l’objet d’une simulation par secteur de la zone littorale concernée par les travaux.

Cela dit, il est prévu que, sans entretien par apport régulier de sable, la totalité des matériaux aura transité vers le nord en 20 ans.

D’où la nécessité d’un apport annuel de l’ordre de 60 000 m3 de sable au sud, ce qui réduira les apports nécessaires sur les plages du Moulleau (actuellement 45 000 m3 par an).

Un entretien annuel sur lequel le maire de l’époque, Jean-François Acot-Mirande, a souligné l’accord des riverains.

La Sica et les liaisons interquartiers

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INDEX

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Premier tome : La ville sous les pins, origines et développement
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La deuxième vague de projets

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